37 interventions trouvées.
...e texte dont nous allons débattre est essentiel : il est essentiel d'abord, par l'instrument que nous apprêtons à adopter, celui d'une résolution ; il est essentiel ensuite, parce que l'objet sur lequel nous nous apprêtons à nous prononcer, c'est notre attachement au respect des valeurs de la République face au développement de pratiques radicales qui y portent atteinte, en particulier le port du voile intégral ; il est essentiel enfin, parce que c'est un moment parlementaire, démocratique et républicain. L'adoption d'une résolution est un droit dont nous, parlementaires, étions privés depuis 1958.
Que les choses soient claires : le port du voile intégral, pratique qui se développe en France comme dans d'autres pays en Europe et dans le monde, et que nous dénonçons, n'a rien à voir avec une quelconque liberté vestimentaire. Le voile intégral, ce n'est pas un vêtement, c'est un masque porté en permanence, volontairement ou sous la contrainte ; c'est une indignité réservée, comme par hasard, aux seules femmes, et qui les prive de toute vie sociale,...
Les déclarations des responsables du Conseil français du culte musulman sont unanimes : le voile intégral n'est pas une prescription religieuse. C'est donc à nous, responsables politiques, par la décision ferme et juste que nous prendrons, d'empêcher tout amalgame qui aurait pour effet de mêler la communauté musulmane à cette pratique radicale qui, en fait, ne la concerne pas. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
... est non matériel : sécurité, tranquillité, salubrité et, bien sûr, les valeurs du vivre ensemble. C'est aussi à cela que nous pensons. Voilà pourquoi nous ne pouvons laisser des pratiques radicales bafouer les fondements de notre démocratie. Voilà pourquoi nous ne pouvons laisser ces pratiques extrémistes saper les principes essentiels de notre société. Voilà pourquoi nous ne pouvons laisser le voile intégral couvrir le visage de notre République. C'est à nous, députés, représentants de la nation, que revient la mission d'en être les messagers. Ce message porte l'espoir qu'il dépassera nos frontières, que les pays d'Europe confrontés aux mêmes pratiques l'entendront, l'espoir que les femmes qui, à travers le monde, se battent pour faire reconnaître et respecter leurs droits le recevront et s'en récla...
En effet, cette manoeuvre politicienne dure depuis un certain nombre de mois. Cette proposition se situe dans le prolongement de ce satané débat sur l'identité nationale. Après les amendements sur le minaret, nous en sommes au voile intégral. Combien de temps cela va-t-il encore durer ? De ce point de vue, je veux dire à mes amis communistes, Alain Bocquet notamment avec qui je m'en entretenais tout à l'heure, que je suis d'accord avec eux pour dénoncer cette manoeuvre politique. Nous socialistes ne sommes pas dupes, mais nous répondons présents lorsque sont évoqués les principes de la République.
Voilà ce que nous devons combattre ensemble. Or si nous voulons le combattre ici et maintenant, il nous faut le combattre tout le temps. Vous connaissez sans doute Hassen Chalghoumi, imam de la mosquée de Drancy, qui a eu le courage républicain de dire haut et fort que le port d'une burqa ou d'un voile intégral n'était pas une prescription religieuse et qu'il ne le tolérerait pas dans sa mosquée. Cet homme a été menacé de mort par les frères musulmans. Quand a eu lieu une manifestation de solidarité avec Hassen Chalghouni devant la préfecture de la Seine-Saint-Denis, à Bobigny, une délégation a demandé à être reçue par le préfet de la République qui lui a refusé audience !
Monsieur le président, madame la garde des sceaux, monsieur le ministre chargé des relations avec le Parlement, chers collègues, je le déclare solennellement : les députés communistes, républicains et du Parti de gauche, sont fermement opposés au port du voile intégral,...
À l'évidence, la dignité et les droits des femmes méritent mieux que votre instrumentalisation politicienne du voile intégral. Sans citer toutes les discriminations dont elles font l'objet, je vous rappelle que deux millions de femmes sont victimes en France de violences conjugales. Malgré cela, la loi contre ces violences, votée ici même le 25 février dernier, reste bloquée au Sénat. Qu'attend le Gouvernement ? Pour ce qui concerne le voile intégral, là où l'appel à l'intelligence plutôt qu'à l'excitation des peurs...
...és construites au prix de luttes tenaces. C'est d'ailleurs cette France que vous visez, qui lutte pour sa dignité et pour un partage équitable des richesses, c'est cette France solidaire, fraternelle, mobilisée pour défendre ses droits, que vous redoutez de voir se rassembler en nombre pour contester vos choix au service des privilégiés. En travaillant à entamer sa cohésion, avec le débat sur le voile intégral, avec le débat délétère sur l'identité nationale, avec cette proposition de résolution et demain un projet de loi, chacun voit bien que votre but est de la soumettre. Votre démarche stigmatise par ricochet l'ensemble de la population de confession musulmane et dénie à son immense majorité le droit de vivre paisiblement sa religion comme toutes les autres dans le respect des valeurs républicaines...
... l'idée que la République française se fait de la dignité des femmes. » Tels étaient, voilà près d'un an, les mots du Président de la République lorsque, devant le Parlement réuni en Congrès, il avait invité notre assemblée à poursuivre la démarche dans laquelle elle s'était engagée en créant, autour de nos collègues André Gerin et Éric Raoult, une mission d'information sur la pratique du port du voile intégral sur notre territoire national. C'est un fait, quand bien même il s'agirait en France d'un phénomène encore marginal, le port du voile intégral interpelle depuis de longs mois les responsables politiques de gauche comme de droite. Avec eux, c'est une large majorité de Français, quelle que soit par ailleurs leur sensibilité politique, qui s'interrogent sur les réponses qui doivent y être apportées...
Dans son fondement même, le débat sur le voile intégral n'est pas un débat sur la place des religions dans notre pays. Sur cette question, du reste, comment être plus clair que ne l'est déjà l'article 1er de notre Constitution : « La République respecte toutes les croyances » ? Autrement dit, car il ne saurait y avoir aucun malentendu sur ce point, la religion musulmane a bien, comme les autres, toute sa place en France. Oui, le débat sur le voile in...
...ue secondaire. Le groupe majoritaire, en déposant ce texte, a sans doute estimé qu'il assumait là sa part de responsabilité dans le débat qui nous occupe. Pour notre part, nous regrettons pourtant que le processus consensuel initié par la constitution au sein de notre assemblée d'une mission d'information pluraliste n'ait pu être mené jusqu'à son terme, tant la réponse de la République au port du voile intégral porte en elle l'exigence de l'unanimité.
...républicain. Il ne s'agit pas là, mes chers collègues, d'une simple question de principe. Passé le vote de cette résolution, il nous faudra pousser le débat à son terme et légiférer pour mettre en conformité les discours et les actes. Or, nous le savons le Conseil d'État l'a d'ailleurs rappelé dans son avis rendu à la demande du Premier ministre la voie qui mène à l'interdiction générale du voile intégral est étroite et juridiquement fragile. En effet, si le constituant est souverain dans notre ordre juridique, le législateur, pour sa part, ne l'est que partiellement, dans la mesure où ses travaux font l'objet d'un contrôle de la part du juge constitutionnel, contrôle s'opérant aussi bien a priori, lorsqu'un projet de loi lui est soumis préalablement à son entrée en vigueur, qu'a posteriori, depu...
Monsieur le président, madame la garde des sceaux, monsieur le ministre, mes chers collègues, je tiens à préciser que j'associe Mme Pau-Langevin à mon intervention. Si une image doit nous venir à l'esprit pour illustrer le gouffre qui sépare le port du voile intégral de la République, c'est bien Marianne : une femme parée du bonnet des affranchis, qui va le visage fier, le menton haut, la gorge offerte.
...e exigeant, le citoyen a le devoir de se manifester dans l'espace public, de dire ce qu'il est, de dénoncer les injustices dont il s'estime victime, d'exposer ses attentes. Cela ne va pas sans conflit, mais, comme l'écrivait Montesquieu, « toutes les fois qu'on verra tout le monde tranquille dans un État qui se donne le nom de République, on peut être assuré que la liberté n'y est pas ». Face au voile intégral, nous ressentons un malaise ; nous nous arrêtons et regardons, intranquilles, passer ce grand morceau de mauvais drap. Est-ce là le trouble qu'attendait Montesquieu, cette manifestation-là à laquelle Marianne nous invite ? À ces deux questions, je réponds par la négative. Que manifeste la porteuse du voile intégral ? De quoi cet objet est-il le signe ? Les motivations de cette pratique sont nomb...
...se profond s'est installé, y compris chez les musulmans, depuis l'apparition dans les rues de fantômes, de cercueils ambulants, de femmes portant de véritables muselières, illustrant ce que j'appelle l'apartheid au féminin. La mission a débouché sur un rapport exceptionnel qui met en évidence la gravité de la situation et est devenu une référence au niveau international. Ce rapport montre que le voile intégral, partie émergée d'un iceberg fait de pratiques radicales, d'archaïsme et d'intégrisme, constitue autant l'étendard de mouvements communautaires et radicaux qu'une pratique opposée aux valeurs de la République qui rend urgente l'exigence de protéger et de libérer les femmes. Cet état des lieux est partagé par toutes les sensibilités politiques. Quelles que soient nos contradictions, nos oppositio...
...du pays où il est. Il est à mi-chemin entre ses souvenirs et son destin. La France ne doit pas être cet agrégat d'individus étrangers les uns aux autres. Elle est et doit rester animée par sa culture spécifique qui place au premier rang de ses valeurs la volonté d'un destin commun. C'est pourquoi nous ne devons pas renoncer à l'assimilation à la française. C'est pour cette raison que le port du voile intégral doit être interdit dans l'espace public. Son interdiction est un acte déterminant : d'abord pour notre nation tout entière, comme cela a été dit plus haut ; mais aussi pour celles qui le portent sous la contrainte et sans l'avoir choisi , il s'agit clairement d'une atteinte à la dignité des femmes et à notre identité, ce qui doit être fermement condamné ; enfin pour celles qui ne nous leurro...
...ée par les Nations unies, je ne pensais pas qu'en France, en ce 11 mai 2010, nous serions obligés de défendre le respect des valeurs de notre République, libre, égale et fraternelle. Notre société connaît actuellement une crise profonde liée à des problèmes de coexistence. En effet, beaucoup de nos concitoyens s'interrogent sur leur avenir et sur le fait de vivre ensemble. À ce titre, le port du voile intégral pose plusieurs problèmes. Le premier tient au fait que le visage humain participe du vivre ensemble dans une société démocratique. Le visage découvert est de plus une condition nécessaire pour que la sécurité des personnes puisse être assurée. Un enseignant doit par exemple pouvoir reconnaître la personne à qui il remet un ou plusieurs enfants. À ce stade, il me paraît important de préciser que...
Monsieur le président, madame la garde des sceaux, monsieur le ministre, mes chers collègues, comme le rappelait notre collègue Jean Glavany, nous avons participé loyalement et assidûment à la mission d'information sur le port du voile intégral. Nous avons découvert l'existence du voile intégral, il y a quelques années, au moment de la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan. Il n'existait alors ni en France ni ailleurs. Je précise que le voile intégral n'est pas la burqa afghane. L'objectif de la mission d'information était de comprendre pourquoi le voile intégral était apparu dans notre pays et comment il était possible de l...
...tion des femmes, pour faire évoluer leur condition et coller à la réalité de l'égalité, une des valeurs cardinales de notre République. Ma grand-mère, ma mère, moi-même, nous nous sommes réjouies des progrès accomplis. Or, alors que j'espère, pour mes filles et mes petites-filles, un monde plus juste encore, voilà que s'impose aujourd'hui de débattre ici, dans la plus sacrée de nos enceintes, du voile intégral. Certains nous accusent de stigmatiser, d'exclure, d'attenter à la liberté de conscience. Ne croyez-vous pas au contraire, mes chers collègues, que, au nom de la tolérance en réalité, une faiblesse laxiste , en ne réagissant pas, nous contribuerions à stigmatiser, à renier les acquis des femmes ? Aurions-nous la mémoire courte ? Rappelez-vous qu'Élisabeth Badinter a débuté son audition par c...