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...ce que le texte dont nous allons débattre est essentiel : il est essentiel d'abord, par l'instrument que nous apprêtons à adopter, celui d'une résolution ; il est essentiel ensuite, parce que l'objet sur lequel nous nous apprêtons à nous prononcer, c'est notre attachement au respect des valeurs de la République face au développement de pratiques radicales qui y portent atteinte, en particulier le port du voile intégral ; il est essentiel enfin, parce que c'est un moment parlementaire, démocratique et républicain. L'adoption d'une résolution est un droit dont nous, parlementaires, étions privés depuis 1958.
Que les choses soient claires : le port du voile intégral, pratique qui se développe en France comme dans d'autres pays en Europe et dans le monde, et que nous dénonçons, n'a rien à voir avec une quelconque liberté vestimentaire. Le voile intégral, ce n'est pas un vêtement, c'est un masque porté en permanence, volontairement ou sous la contrainte ; c'est une indignité réservée, comme par hasard, aux seules femmes, et qui les prive de toute vie...
Monsieur le président, madame la garde des sceaux, monsieur le ministre chargé des relations avec le Parlement, chers collègues, je le déclare solennellement : les députés communistes, républicains et du Parti de gauche, sont fermement opposés au port du voile intégral,...
...'est pas l'idée que la République française se fait de la dignité des femmes. » Tels étaient, voilà près d'un an, les mots du Président de la République lorsque, devant le Parlement réuni en Congrès, il avait invité notre assemblée à poursuivre la démarche dans laquelle elle s'était engagée en créant, autour de nos collègues André Gerin et Éric Raoult, une mission d'information sur la pratique du port du voile intégral sur notre territoire national. C'est un fait, quand bien même il s'agirait en France d'un phénomène encore marginal, le port du voile intégral interpelle depuis de longs mois les responsables politiques de gauche comme de droite. Avec eux, c'est une large majorité de Français, quelle que soit par ailleurs leur sensibilité politique, qui s'interrogent sur les réponses qui doivent y être ...
...ne l'est déjà l'article 1er de notre Constitution : « La République respecte toutes les croyances » ? Autrement dit, car il ne saurait y avoir aucun malentendu sur ce point, la religion musulmane a bien, comme les autres, toute sa place en France. Oui, le débat sur le voile intégral est en réalité un débat sur la place et le rôle de la femme dans la société, sur ses droits dans la République. Le port du voile intégral nous choque en ce qu'il nous renvoie l'image d'une société où, pour survivre, la femme en serait réduite à se placer sous la protection et sous la domination d'un homme, père ou époux. Cette conception de la société n'a pas sa place dans notre pays. Refuser l'asservissement des femmes à qui le port du voile intégral se trouve autoritairement imposé, ce n'est pas chercher à dresser une c...
... cause que secondaire. Le groupe majoritaire, en déposant ce texte, a sans doute estimé qu'il assumait là sa part de responsabilité dans le débat qui nous occupe. Pour notre part, nous regrettons pourtant que le processus consensuel initié par la constitution au sein de notre assemblée d'une mission d'information pluraliste n'ait pu être mené jusqu'à son terme, tant la réponse de la République au port du voile intégral porte en elle l'exigence de l'unanimité.
Monsieur le président, madame la garde des sceaux, monsieur le ministre, mes chers collègues, je tiens à préciser que j'associe Mme Pau-Langevin à mon intervention. Si une image doit nous venir à l'esprit pour illustrer le gouffre qui sépare le port du voile intégral de la République, c'est bien Marianne : une femme parée du bonnet des affranchis, qui va le visage fier, le menton haut, la gorge offerte.
... Cette attitude dégrade notre parole. Par la résolution, nous demandons aux Françaises et aux Français de renoncer à une pratique ridiculisant la liberté, violant le principe d'égalité, reniant toute idée de fraternité. Nous le demandons en cherchant à la comprendre, pour donner au malaise dont elle témoigne un autre débouché. Ne serait-ce que pour cela, je m'oppose à l'interdiction générale du port du voile intégral dans l'espace public. Elle n'agirait que sur les conséquences du phénomène, pas sur ses causes : l'absence d'éducation civique, la ghettoïsation d'une part croissante de la société, la persistance des discriminations, l'inculture et l'ignorance d'une jeunesse sans repère. Le voile intégral est le fruit de tout cela. Ce n'est pas en supprimant un par un les symptômes d'une maladie qu'on l...
... à fait du pays où il est. Il est à mi-chemin entre ses souvenirs et son destin. La France ne doit pas être cet agrégat d'individus étrangers les uns aux autres. Elle est et doit rester animée par sa culture spécifique qui place au premier rang de ses valeurs la volonté d'un destin commun. C'est pourquoi nous ne devons pas renoncer à l'assimilation à la française. C'est pour cette raison que le port du voile intégral doit être interdit dans l'espace public. Son interdiction est un acte déterminant : d'abord pour notre nation tout entière, comme cela a été dit plus haut ; mais aussi pour celles qui le portent sous la contrainte et sans l'avoir choisi , il s'agit clairement d'une atteinte à la dignité des femmes et à notre identité, ce qui doit être fermement condamné ; enfin pour celles qui ne no...
...s, adoptée par les Nations unies, je ne pensais pas qu'en France, en ce 11 mai 2010, nous serions obligés de défendre le respect des valeurs de notre République, libre, égale et fraternelle. Notre société connaît actuellement une crise profonde liée à des problèmes de coexistence. En effet, beaucoup de nos concitoyens s'interrogent sur leur avenir et sur le fait de vivre ensemble. À ce titre, le port du voile intégral pose plusieurs problèmes. Le premier tient au fait que le visage humain participe du vivre ensemble dans une société démocratique. Le visage découvert est de plus une condition nécessaire pour que la sécurité des personnes puisse être assurée. Un enseignant doit par exemple pouvoir reconnaître la personne à qui il remet un ou plusieurs enfants. À ce stade, il me paraît important de pré...
Monsieur le président, madame la garde des sceaux, monsieur le ministre, mes chers collègues, comme le rappelait notre collègue Jean Glavany, nous avons participé loyalement et assidûment à la mission d'information sur le port du voile intégral. Nous avons découvert l'existence du voile intégral, il y a quelques années, au moment de la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan. Il n'existait alors ni en France ni ailleurs. Je précise que le voile intégral n'est pas la burqa afghane. L'objectif de la mission d'information était de comprendre pourquoi le voile intégral était apparu dans notre pays et comment il était poss...
...s doute ce hadith fait-il formellement référence aux lois du pays où vit le musulman, et non à ses moeurs. On peut en tout cas, si l'on s'en tient à son esprit, considérer que le vote d'une loi sur le port de la burqa ne lui serait pas contraire. Du reste, les représentants du Conseil français du culte musulman, comme les plus hautes autorités spirituelles de l'islam sunnite, ont proclamé que le port du voile intégral n'était pas une prescription coranique. Il est particulièrement remarquable que ceux qui, parmi nos esprits éclairés, ne comprendraient pas que l'on s'oppose au port de la burqa invoquent l'une de nos valeurs fondamentales, le respect de la liberté individuelle. Ce faisant, ils ne semblent pas gênés de bafouer d'autres valeurs, au moins aussi importantes : le droit à la sécurité et le r...
Monsieur le président, madame la garde des sceaux, mes chers collègues, loin d'être anodin, ce débat sur le port du voile intégral pose la première pierre d'un processus législatif destiné à réagir au développement de pratiques qui font fi des valeurs de la République, parmi lesquelles le port de tenues visant à dissimuler le visage dans l'espace public. Notre assemblée s'est donc saisie de cette question. Créée le 23 juin 2009, la commission Gerin a mené un véritable travail de fond, défriché le terrain et multipl...
...rices qui s'expriment volontiers dans les médias, il y a toutes les autres, les soumises, les bâillonnées, celles que l'on ne pourra jamais entendre et en tout cas jamais entendre se plaindre. [ ] Comme seules les premières s'expriment, on oublie les autres, on fait comme si elles n'existaient pas. [ ] C'est à elles qu'il faut penser et à qui il faut donner les moyens légaux de se libérer. » Le port du voile intégral est, pour elle, contraire aux principes de fraternité et de civilité. Les « revendicatrices » s'appuient sur « la liberté de se vêtir comme on le souhaite. [ ] Personne ne songe à les empêcher de mettre les vêtements qu'elles veulent [ ] Mais le visage n'est pas le corps et il n'y a pas, dans la civilisation occidentale, de vêtement du visage ».
...ais la sagesse. C'est bien cette sagesse qui avait prévalu quand, après de nombreux mois de débats, nous avions voté à l'unanimité un texte interdisant le port de signes religieux à l'école. On ne peut accepter que des femmes soient ainsi soumises à l'application d'une coutume très marginale qui exerce une pression intolérable sur l'ensemble de nos concitoyens musulmans. Mais que ce problème du port du voile intégral ne nous fasse pas perdre le sang-froid et la raison et n'ouvre pas la boite de pandore de fantasmes plus ou moins avouables. Pas d'amalgame, pas de confusion, pas de stigmatisation, pas d'instrumentalisation, et pas d'arrière-pensées électoralistes ! C'est à ces seules conditions que nous pourrons avoir le débat au niveau souhaitable. Il est en outre étonnant que nous soyons amenés à ré...
nous l'avons toujours prônée dans le cadre de la mission d'information sur le port du voile intégral avec André Gerin, ce collègue que j'ai appris à connaître et à apprécier, qui est de l'autre rive mais du même camp républicain, et qui m'a rappelé mon grand-père qui était dans le même parti que lui. Nous avons eu le courage de braver bien des lignes politiques et idéologiques, justement pour mieux les faire bouger. Si nous en sommes arrivés là, c'est parce que, élus de banlieue, nous ...
...s à nos interrogations, nous gagnerons toujours à puiser dans nos valeurs les arguments qui nous permettront de répondre aux défis de notre temps, car la réponse qu'on attend de nous est non pas une réponse de circonstance, mais une réponse de fond, capable de faire sens pour l'ensemble de nos concitoyens afin que sorte renforcé notre « vivre tous ensemble ». Au titre des pratiques radicales, le port du voile intégral interroge bien sûr les hommes et les femmes de notre pays, quelle que soit leur obédience religieuse, mais il interroge surtout le législateur, garant de l'application des valeurs républicaines sur tout le territoire national. Ce n'est pas une simple question de société qui se pose à nous, c'est plus que cela, c'est une question de valeurs, et, parce qu'il s'agit de nos principes fondam...
...es que d'aucuns considèrent relever de la foi. Notre République est laïque. Laissons donc aux religieux le soin de dire si cette pratique est oui ou non compatible avec leur dogme. Faisant cela, nous gagnerons sur les deux tableaux : nous éviterons ainsi de stigmatiser une religion et de faire un amalgame avec le fondamentalisme religieux, La seule question qui se pose à nous est de savoir si le port du voile intégral est compatible avec nos principes fondamentaux républicains. Qu'un homme impose le port du voile intégral à une femme est contraire à nos principes. C'est un enfermement que ni la culture ni la tradition ne peuvent justifier. C'est une remise en cause de la dignité humaine, de la liberté individuelle et du droit d'exister par le regard des autres. Pour une femme forcée d'être voilée, l'...
...ane, car dans la République, il existe une seule communauté : la communauté nationale ; il faut faire attention aux mots que l'on emploie. Nous leur disons que nous votons ce texte avec tout le respect que nous devons à la religion musulmane comme à toutes les religions. En effet, nous ne pouvons pas accepter un procès en islamophobie qui n'a aucun sens. On ne peut pas à la fois nous dire que le port du voile intégral n'a aucune espèce de rapport avec une prescription du Coran ou de la religion musulmane, et affirmer que l'interdire c'est stigmatiser cette religion. L'imam Chalghoumi de Drancy, qui a banni le port du voile intégral, serait-il islamophobe ? Le recteur de la mosquée du Caire, qui a fait de même, serait-il islamophobe ? Et le président Bourguiba, et la République Turque Je m'arrête là !...
Et voilà encore une nouvelle injonction ! Pour les empêcher, il n'est pas interdit d'interdire. Nous n'avons jamais récusé le concept d'interdiction : la République s'est formée avec l'affirmation de droits, mais aussi avec la formulation d'interdits pour protéger les plus faibles. Nous n'excluons pas l'idée d'interdire ; nous travaillons d'ailleurs à une proposition de loi pour interdire le port du voile intégral en allant aussi loin que le droit le permet. Seulement, nous critiquons le Gouvernement est-ce briser le consensus républicain que d'oser la critique ? qui a demandé l'avis du Conseil d'État pour, ensuite, s'asseoir dessus.