Proposition de loi N° 3914

Le 17/01/2012 à 00:26, carolinelaot a dit :

Bonjour,

je suis médecins généraliste remplaçant à Nice. Il se trouve que je remplace des médecins absolument débordés par le départ à la retraite de plusieurs confrères. La densité médicale y est pourtant bien plus élevée que dans d'autres régions, mais il ne faut pas oublier qu'il manque de médecins partout ou presque à l'heure actuelle. (Si je ne trouvais pas de travail sur Nice, je m'en serais déjà éloignée toute seule!)

Je vais prendre mon exemple personnel, qui me semble plutôt représentatif de ma promotion : j'ai 30 ans, un conjoint qui travaille (et ne trouverait pas d'emploi dans sa branche en zone rurale), acheté mon logement ici, et si demain une loi me force à m'installer en zone rurale de Basse Normandie, je changerai purement et simplement de profession, que j'avais choisie entre autres motivations pour la liberté qu'elle me paraissait offrir.

Cette loi, il faudrait l'instaurer pour les étudiants entrant dans le cursus, qu'ils sachent avant de commencer à quoi s'attendre, et non pas lorsqu'ils sont déjà installés dans la vie, avec conjoint, enfants et prêts immobiliers.

Je suis parfaitement consciente des problèmes de la démographie médicale et de sa probable aggravation future, mais je vous suggère de vous pencher sur une question assez simple : pourquoi les médecins ne veulent ils pas s'installer en zone déficitaire ? Peut-être parce que l'état s'y désengage, que les petits hôpitaux ferment et que la charge de travail de ces médecins est extrêmement lourde (pour moi, incompatible avec une vie "normale", et pourtant je suis prête à dépasser les 45 voire 50 heures de travail hebdomadaires et à assurer des gardes de nuit, si certaines conditions sont respectées (SAMU, spécialistes, laboratoires, radiologie à proximité).

La médecine générale libérale est à l'heure actuelle une profession difficile, avec de nombreuses responsabilités et lourdeurs administratives, et ce n'est pas un hasard si les jeunes médecins la délaissent au profit d'autres spécialités plus reconnues. La rendre plus ardue encore serait de plus une grave erreur en terme de santé publique, car vous ne pourrez pas forcer les jeunes à s'installer en tant que médecins généralistes dans ces conditions!

Je terminerai mon message en vous rappelant que ce problème est la conséquence directe de la restriction drastique du numérus clausus il y a plusieurs années (on en parlait déjà avant que je ne rentre à la faculté de médecine en mettant en garde les gouvernements successifs... sans succès!) , puisque que la démographie des médecins installés indiquaient sans ambiguïté des départs à la retraite massifs pour les années à venir. Donc voilà, nous y sommes et allons devoir payer l'inconséquence des politiques passées... Et bien je refuse, surtout quand on connait les conditions de travail d'un médecin généraliste de campagne !!

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Le 18/01/2012 à 14:57, Dr jean Grenier a dit :

Mr Mathis qui avez co-signé ce texte:"un nombre de médecins jamais aussi important" ce refrain je l'entends depuis ..1960! le nombre de français a augmenté...et les conditions faites à nos jeunes confrères ruraux sont scandaleuses !les tecnocrates sont toujours loin des réalités vécues..Demandez à Mr Juppé ce qu'il en pense...! Les médecins en général en on marre des belles paroles contredites dans les faits..Avez -vous des contacts avec les médecins de votre département;;? avant de signer un tel texte..?Hum...!

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