Déposé le 26 septembre 2011 par : M. Dionis du Séjour.
Après l'avant-dernier alinéa de l'article L. 114-1 du code de la consommation, sont insérés deux alinéas ainsi rédigés :
« À l'exception des entreprises de presse, le professionnel est tenu d'attendre la remise en mains propres ou, lorsque la marchandise est livrée par le biais d'un transporteur tiers au contrat, l'expédition des marchandises commandées ou la réalisation de la prestation de service, pour encaisser le paiement correspondant effectué par le consommateur. Si le prix convenu excède les seuils fixés, le professionnel pourra procéder à l'encaissement d'une avance. Le montant maximum de cette avance est déterminé au regard du montant de la commande ou de la prestation de service. Les modalités de mise enoeuvre de ces procédures sont fixées par décret en Conseil d'État. »
« Le professionnel pourra néanmoins procéder à l'encaissement du montant des marchandises ou prestations commandées, pour tout ou partie des moyens de paiement, s'il justifie d'une garantie financière spécialement affectée au remboursement en principal des fonds versés par les consommateurs selon des modalités fixées par voie réglementaire. ».
Cet amendement vise à protéger le consommateur en différant (au moins partiellement) le paiement, encaissé au moment de la livraison de la marchandise. En effet, les conséquences pour les consommateurs de la liquidation judicaire d'un professionnel sont patentes, quels que soit le secteur d'activité. Ainsi ces dernières années, les faillites ont touché des secteurs tels que la vente à distance (CAMIF Particuliers), les cuisinistes (Hygena), les énergies renouvelables (AEER, concessionnaires France GEOTHERMIE). En l'état actuel de la réglementation, les clients peuvent seulement déclarer leur créance auprès du mandataire judiciaire, avec de très faibles chances de récupérer les sommes versées lors de la commande. Or, très souvent, les professionnels réclament des sommes importantes pour procéder à la livraison du bien ou à la réalisation des prestations. Il convient donc d'instaurer un véritable système permettant d'assurer une protection des consommateurs en cas de liquidation judiciaire du vendeur ou du prestataire pour éviter de nombreuses victimes et des situations parfois dramatiques, le consommateur n'ayant pas forcément les moyens financiers de recommander le bien ou de faire terminer la prestation par un autre professionnel (ex : absence d'installation de chauffage suite à des travaux non terminés). Une telle protection permettrait au contraire au consommateur de pallier la défaillance d'un professionnel en lui permettant de faire appel sans délai à un autre professionnel.
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