Déposé le 26 octobre 2010 par : M. Boënnec.
I. - Après le mot : « régions », la fin du dernier alinéa du II de l'article L. 314-3 du code de l'action sociale et des familles est supprimée.
II. - Le troisième alinéa de l'article L. 174-6 du code de la sécurité sociale est supprimé.
L'alinéa II de l'article L .314 du code de l'action sociale et des familles dispose que « le ministre chargé de la sécurité sociale peut fixer, par arrêtés annuels, les tarifs plafonds ou les règles de calcul desdits tarifs plafonds pour les différentes catégories d'établissements sociaux et médico-sociaux ainsi que les règles permettant de ramener les tarifs pratiqués au niveau des tarifs plafonds ».
Par ailleurs, l'article L. 174-6 du code de la sécurité sociale dispose que « les ministres chargés de la sécurité sociale et de la santé peuvent fixer annuellement les tarifs plafonds ou les règles de calcul de ces tarifs plafonds pour les unités ou centres de soins de longue durée mentionnés ci-dessus ainsi que les règles permettant de ramener les tarifs pratiqués au niveau des tarifs plafonds ».
Ces deux articles organisent le dispositif de convergence tarifaire dans les établissements médico-sociaux, notamment dans les Ehpad, ainsi que dans les unités de soins de longue durée (USLD).
Lorsque les dotations soins des établissements dépassent un plafond, ces dotations sont diminuées. Ce mécanisme pourrait laisser penser que la dotation soins de certains Ehpad serait trop élevée. Ce qui ne correspond pas à la réalité. En effet, les taux d'encadrement en personnel soignant restent insuffisants pour répondre aux besoins de soins requis par les personnes âgées hébergées en Ehpad. Ils ne sont que de 0,5 personnel pour 1 résident, alors que le plan solidarité grand âge préconise qu'ils augmentent à 1 personnel pour 1 résident. Ainsi, 35,5 % des Ehpad publics en situation de convergence ont un taux d'encadrement inférieur à 0,3 soignant pour un résident ; 58,8 % Ehpad en situation de convergence ont un taux d'encadrement en personnel soignant compris entre 0,3 et 0,6 soignant pour un résident. Seuls, 3,9 % des Ehpad en situation de convergence ont un taux d'encadrement en personnel soignant supérieur à 0,6 soignant pour un résident. La convergence tarifaire n'est pas donc pas justifiée dans le secteur des Ehpad et son application conduira à supprimer des postes de soignants en Ehpad, alors qu'ils sont déjà insuffisamment nombreux.
Voici un exemple d'un Ehpad de 81 résidents
Aujourd'hui le ratio d'encadrement soignant (IDE et AS/AMP) est de 0,41, ce qui signifie concrètement qu'il y a une aide-soignante le matin pour réaliser 11 toilettes sachant que 90 % des résidents nécessitent une aide majeure ou totale pour ce soin et que cet Ehpad comprend une unité d'hébergement renforcé pour personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer.
Au terme de l'application de la convergence tarifaire qui correspond à 13 % en moins du montant total du forfait soins, l'établissement aura dû licencier 8 aides-soignantes ; son ratio d'encadrement soignant ne sera plus que de 0,32 agent soignant par résident, ce qui signifie concrètement qu'il y aura une aide-soignante le matin pour réaliser 14 toilettes. Le même mécanisme, organisé pour les USLD, ne se justifie pas non plus. En effet, depuis le 1er janvier 2010, les lits « USLD redéfinis » existants ont été confirmés dans leur vocation sanitaire, suite à l'opération de partition qui s'est étalée sur 3 exercices (2007, 2008 et 2009).
La confirmation de cette orientation sanitaire s'est traduite par une allocation budgétaire plus favorable à celle retenue pour les lits « transformés » en lits Ehpad au cours de cette opération, allocation justifiée par l'accueil de personnes âgées très malades dans les lits d'USLD. Or, la mise en oeuvre du dispositif de convergence de manière strictement identique au dispositif applicable aux Ehpad soulève une incompréhension importante sur l'intérêt même du processus de partition. La convergence ne se justifie pas dans la mesure où les personnes âgées hospitalisées en USLD sont des personnes malades ne pouvant pas être hébergées en Ehpad.
Réduire les moyens des USLD conduira, d'une part, à licencier des personnels soignants et d'autre part, compromettra les possibilités d'hospitalisation des patients dans les territoires. C'est alors toute la filière gériatrique qui se trouvera mise en cause.
Le développement des maladies chroniques, l'allongement de la durée de la vie nécessitent des réponses coordonnées et diversifiées. Les unités de soins de longue durée redéfinies, à condition d'être soutenues dans leur fonctionnement, constituent une part de la réponse aux besoins de soins les plus complexes au long cours.
Voici un exemple d'une USLD sanitaire de 40 résidents
Aujourd'hui le ratio d'encadrement soignant (IDE et AS/AMP) est de 0,72, ce qui signifie concrètement qu'il y a une aide-soignante le matin pour réaliser 8 toilettes sachant que 100 % des résidents nécessitent une aide majeure ou totale pour ce soin. Au terme de l'application de la convergence tarifaire qui correspond à 39 % en moins du montant total du forfait soins, l'établissement aura dû licencier 3 infirmières et 7 aides-soignantes ; son ratio d'encadrement soignant ne sera plus que de 0,43 agent soignant par résident, ce qui signifie concrètement qu'il y aura une aide-soignante le matin pour réaliser 12 à 13 toilettes.
Il est donc proposé de supprimer la convergence pour les Ehpad et les USLD.
8 commentaires :
Le 12/01/2011 à 07:31, MARTIQUET JJ a dit :
Tout projet qui vise à réduire le personnel soignant en EHPAD est à proscrire. Il est important de regarder le temps que peuvent consacrer les soignant dans les acrtivirtés de prise en charge des résident (petit dejeuner, repas du midi, toilettezs, soins AS...). Il convient aussi de ne pas pratique la politiqaue de l'autruche et bien voir que des ASH sont à rajouter aux AS dans le taux d'encadrement parce que c'est la réalité
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Le 14/01/2011 à 18:14, HAUVILLE a dit :
Intervenante en EHPAD, depuis plus de 20 ans, le constat est alarmant. Partout il y a un manque d'effectif... A combien doit-on estimé la dignité des résidents?
Je suis favorable à la suppression de la convergence tarifaire pour les EHPAD et les USLD.
Valérie HAUVILLE, diplômée en psychologie du travail et en organisation du travail, consultante formatrice depuis 20ans en EHPAD publics.
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Le 23/01/2011 à 12:10, dromenlaire (retraité) a dit :
Pour completer : les dérives tarifaires sont programmés de + de 6% par ans dans la Drome du nord pour les 5 années prochaines, a la clef + de 750 euros par mois a la charge pour les résidents et leurs familles qui participent déja et la convention tripartie méme pas respectée!!!!
aujourd hui le gouvernement nous parle du 5 éme risque quand nous connaissons l'utilisation de la vignette des vieux...le lundi de pentecote etc.... de qui se moque t'on??????
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Le 23/01/2011 à 17:25, MARTIQUET JJ a dit :
Lors des demandes de postes, étayées par une étude fine et scientifique de ma charge de travail, nous avons un écho favorable de la part des Conseil Régionaux (de gauche) et une fin de recevoir (pratiquement à chaque fois) de la part de l'ARS.
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Le 24/01/2011 à 08:56, dromenlaire (retraité) a dit :
Surprenant votre réponse quand on connait la dizaine de rapport depuis le rapport Laroque de 1960 et les conclusion de la cours des comptes sur le sujet...L'ARS donnerait une fin de non recevoir?
Je vous invite a lire la réponse du Ministére du travail, de la solidarité et de la fonction publique dans le JO Sénat du 21/10/2010 a la question écrite N°12619 de M Rachel Mazuir.Ma conviction:est que l'on veut faire supporter de plus en plus sur la partie hébergement a la charge des résidants et leurs familles...Il suffit de voir les dérives tarifaires programmés!!!!!!
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Le 24/01/2011 à 10:45, MARTIQUET JJ a dit :
Je suis psychologue du travail et à ce titre j'effectue de nombreuses missions pour l'amélioration des conditions de travail en EHPAD publics. Les études que je méne débouchent toutes sur un rapport concernant l'évaluation de la charge de travail. Dans certans cas il apparait de façon criante un manque de personnel. Ce rapport est présenté aux tutelles conjointement avec les Directions d'établissements. Dans la majorité des cas aprés une visite de l'ARS dans l'établissement ils ne relévent "aucun souci particulier" et "félicitent l'établissement".
Je peux vous citer des cas ou le personnel est diminué de 2 postes le WE alors qu'il y a plus de travail qu'en semaine et personne ne trouve rien à redire sauf les agents qui voient arriver le WE comme un calvaire.
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Le 24/01/2011 à 12:45, dromenlaire (retraité) a dit :
Merci de ces renseignements:j'ai noté que L'Ars était le maillon qui bloquait le procéssus d'amélioration mais en ce qui concerne l'EHPAD nord Drome :Romans sur isére et saint Vallier , en plus d'un manque de personnel notoire il y a aussi un fort taux d'absenteisme..ce qui n arrange en rien la situation
Concernant les dérives tarifaires programmés je note aussi qu'il vont a l'encontre :Projet de loi de financement de lasécurité sociale pour 2010:le ministre chargé de la sécurité sociale peut fixé, par arrétés annuels, les tarifs plafond ou les régles de calcul desdits tarifs plafond pour les différentes catégories d'établisements sociaux et médicaux sociaux.....contrairement a la convergence tarifaire qui est d'application immédiate, il est prévue que latarification a la resource entre en vigueur au 1 er Janvier 2010.Or ,le decret appliquant l'article 63 n'a toujours pas été pris a ce jour.
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Le 23/08/2011 à 11:30, catherine a dit :
Infirmiere en Ehpad,je suis venue chercher des réponses par rapport à ce que je vis au quotidien et je comprends que seul l'argent motive toutes ses lois.Je sais que ses résidents paient une certaine partie à la maison de retraite et que les salaires des IDE/AS sont pris en charges par l'ARS mais rien ne permet d'obtenir du personnel soignants.Souvent les ASH et AS font les meme soins et les AS remplacent les IDE! L'ARS prends les soignants en otage,les résidents craignent de dire quelques chose et les familles sont épuisées que rien ne bouge!C'est de la maltraitance valider et prodiguer par L'ARS tout simplement! Rien n'est plus terrible et douloureux que le regard de nos séniors face à nos agissements quand nous sommes épuisés car ils n'ont plus que nous trés souvent et ne veulent etre abandonner mais juste traiter dignement!!!!!!!!!!!!!paroles vaines ,je sais mais il faut penser que peut etre un jour on prendra leur place!!!
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