Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia

Martine Faure
Question N° 54959 au Ministère de l'Enseignement


Question soumise le 14 juillet 2009

Mme Martine Faure attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les inquiétudes des enseignants en médecine générale concernant la formation initiale au sein de cette filière. Selon le Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG), l'origine de la pénurie grandissante des médecins généralistes, tout particulièrement dans les zones rurales, serait à rechercher dans les insuffisances de l'enseignement universitaire : alors qu'il préconise un plan de nomination de deux enseignants associés par faculté et par an et que le Conseil national des universités (CNU) est prêt à désigner 27 enseignants associés, le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche propose huit créations de postes pour toute la France. L'adoption de la loi du 8 février 2008 représentait une étape importante dans la revalorisation de la médecine générale, mais la mise en place d'une véritable filière universitaire tarde à venir et les départements de médecine générale, submergés, ne peuvent plus faire face aux tâches qui leur incombent. En conséquence, elle lui demande ce qu'elle compte faire pour rendre effective la loi du 8 février 2008 et si elle envisage de prendre les mesures d'urgence recommandées par le SNEMG, à savoir nommer les 27 enseignants associés dont les dossiers ont été acceptés par le CNU et dégager des postes pour les 38 titulaires déclarés aptes à l'intégration.

Réponse émise le 22 décembre 2009

Une grande célérité a prévalu dans l'application de la loi n° 2008-112 du 8 février 2008 relative à la mise en place de la filière universitaire de médecine générale, un délai de sept mois seulement s'étant écoulé entre le dépôt de la proposition de loi et la publication du décret statutaire. Cette reconnaissance statutaire se double d'un effort sans précédent en moyens humains. Depuis 2007, quatre-vingt-treize postes ont été créés. La continuité dans cet effort sera marquée par l'application des dispositions de l'article 47 de la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST). Les postes prévus seront ouverts : vingt postes de professeur, trente postes de maîtres de conférences et cinquante postes de chef de clinique. À ce stade, il est prématuré de se prononcer sur l'aboutissement de cette première procédure de recrutement. Le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche s'attache avant tout aujourd'hui à une gestion pluriannuelle et raisonnée des emplois. C'est pourquoi l'accent est mis sur le recrutement des chefs de clinique : quarante-sept chefs de clinique ont été recrutés depuis 2007. Ils constitueront le vivier dans lequel seront recrutés les futurs maîtres de conférences et professeurs titulaires. Trois voies existent, en effet, pour constituer cette nouvelle filière. La première est celle du recrutement des associés : cette voie a vocation à s'éteindre progressivement du fait du nouveau statut. Elle sera néanmoins maintenue pour assurer les formations tant que le vivier des titulaires n'est pas constitué. Pour cette seule rentrée, douze maîtres de conférences associés sont élevés au rang de professeurs associés et, conformément aux propositions du Conseil national des universités (CNU), vingt-sept candidats aux poste de maîtres de conférences associé ont été recruté. La deuxième voie pour faire vivre cette nouvelle filière de médecine générale est l'intégration dans le corps. Elle a commencé dès cette année avec l'intégration de dix professeurs associés dans les nouveaux corps de professeurs titulaires. Enfin, la troisième voie, amenée à devenir la voie « classique », est, naturellement, celle du concours. Tous les verrous réglementaires ayant été levés, il sera organisé pour la première fois cette année universitaire, au printemps, comme pour toutes les autres disciplines médicales. Les doyens de médecine participent à la mise en oeuvre de cette nouvelle filière, dans un contexte pourtant difficile de non-création d'emplois et de vivier de candidats incertain. Dans la poursuite de cet objectif, il convient de souligner l'importance du nécessaire maintien de l'équilibre entre les filières universitaires, notamment au sein des centres hospitaliers universitaires (CHU) ; l'excellence scientifique devra donc être garantie dès les premiers recrutements qui seront opérés au titre de l'année universitaire 2010.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.

Inscription
ou
Connexion