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Interventions sur "afghanistan" de Jean-Marc Ayrault


18 interventions trouvées.

...arades tombés avant eux, à leurs familles frappées par le deuil. Puissions-nous, dans nos échanges comme dans nos désaccords, être dignes de leur bravoure et de leur esprit de sacrifice. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, UMP et NC et sur divers bancs du groupe GDR.) À travers eux, c'est le dévouement et le professionnalisme de l'ensemble de nos forces armées que je veux saluer. En Afghanistan mais aussi en Bosnie, en Côte d'Ivoire, sur tous les théâtres d'intervention militaire où elles sont appelées, elles s'acquittent remarquablement de leur mission de maintien de la paix dans des circonstances toujours difficiles et avec des moyens trop souvent précaires. Ces hommes et ces femmes méritent le respect de toute la nation. Ils défendent notre sécurité. Nous leur devons protection. (App...

Ce n'est ni la vocation de cette intervention, ni la conception de la France, ni l'intérêt de l'Afghanistan.

Depuis la chute du régime taliban, voilà sept ans, la situation de la coalition s'est gravement compliquée et détériorée. Au plan militaire, les combattants talibans qui avaient été rejetés dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan et du Pakistan ont regagné près d'un tiers du territoire jusqu'à s'approcher des portes de Kaboul. Les troupes de la coalition sont harcelées dans une guérilla de plus en plus meurtrière. Plus de deux cents soldats ont été tués depuis le début de l'année. Des centaines d'autres ont été blessées. Le plus grave est le retournement progressif de la population afghane. Accueillies comme des libérate...

...infléchir une stratégie qui échoue. J'entends le Président de la République et M. le Premier ministre vient de le confirmer par des chiffres parler d'un effort supplémentaire, de l'envoi de nouveaux renforts matériels et humains. C'est oublier les avertissements de l'ancien chef d'état-major de la coalition, le général McNeill, des militaires russes bien placés pour connaître les pièges de l'Afghanistan ou encore de nos amis britanniques. Si l'on veut gagner la guerre en Afghanistan et nous devons dire cette vérité à nos concitoyens ce ne sont pas quelques centaines d'hommes de plus qu'il nous faut sur le terrain mais une armée dix fois plus importante : on parle de 200 000 hommes rompus aux techniques de contre guérilla, immergés dans la population civile, préparés à un combat long et meurt...

La solution durable en Afghanistan ne sera pas militaire : elle sera politique ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SCR et GDR.) Dans cet Orient compliqué, trop de simplismes

entre la démocratie et le terrorisme ; simplisme du Président de la République qui s'est aligné sur cette vision en oubliant ce qui constitue notre autonomie de décision stratégique et militaire ; simplisme d'assimiler ce que nous faisons en Afghanistan au combat contre la barbarie nazie. Non, il n'y a pas dans ce débat les libérateurs et les « munichois », les durs et les angéliques !

Cette vision manichéenne est non seulement inepte, mais elle est aussi inadaptée à un pays comme l'Afghanistan aux frontières incertaines, morcelé par ses traditions tribales, gangrené par la misère et le trafic de l'opium, sans tradition étatique ou démocratique. Alors non ! Ce n'est pas en diabolisant l'ennemi que nous allons le mettre en déroute, mais et telle est notre position en changeant de stratégie. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Là est notre plus grande divergence avec le Président de la République et la réponse qu'il nous a adressée. En écartant toute idée de calendrier, en refusant de reconsidérer la mission, en affirmant que « nous resterons aussi longtemps que nécessaire en Afghanistan », il donne comme seul horizon aux Français la poursuite d'une stratégie qui échoue. Eh bien, ce n'est plus possible. Nous ne pouvons pas dire oui à une fin de non recevoir. Nous ne pouvons plus accepter d'avancer, les yeux bandés, dans un conflit sans fin. Dans le même esprit, il faut rompre avec le concept dangereux de la guerre des civilisations qui fait tant de mal en Afghanistan, en Irak et...

...tique avec une partie d'entre eux. Le régime du président Karzaï a besoin d'une base politique et ethnique beaucoup plus large qui permette de détacher le gros des troupes pachtounes d'Al-Qaïda. Là doit résider notre objectif central : assécher la base du terrorisme et éviter qu'il contamine d'autres pays. En effet et c'est le dernier terme de mon propos il n'y aura pas de stabilisation de l'Afghanistan sans une clarification avec le Pakistan. On ne peut plus accepter que l'allié principal des États-Unis dans cette région continue d'équiper et d'armer ceux qui combattent les troupes alliées en Afghanistan. Je sais les efforts qu'ont consentis les autorités pakistanaises pour y remédier ; je connais les difficultés intérieures auxquelles elles ont à faire face l'attentat d'hier nous le rappelle...

La reconquête de la confiance de la population afghane par un véritable plan de développement. L'isolement d'Al-Qaïda par l'ouverture d'un dialogue politique. L'association de tous les pays concernés par la stabilisation de l'Afghanistan et par le terrorisme.

La clarification de l'attitude du Pakistan. Nous demandons que la France conditionne sa participation dans la coalition en Afghanistan à ce changement de stratégie ; qu'elle engage le débat avec nos alliés. Si nous acceptons une escalade sans fin de la guerre, si nous continuons de nous enliser dans une logique purement militaire qui échoue, alors soyons sûrs que, tôt ou tard, nous serons forcés de plier bagage, moins à cause des talibans que de nos opinions publiques. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Soit nous change...

...e nous sommes dans ce moment de grande gravité devant une décision qui engage chacune et chacun d'entre nous. C'est justement parce que nous ne voulons pas que nos soldats meurent pour rien que nous demandons que la nation redéfinisse la mission que nous leur confions. C'est là notre responsabilité et c'est là notre devoir. Nous ne voterons pas contre la poursuite de l'engagement de la France en Afghanistan, nous voterons contre une conception politique et militaire qui conduit à l'impasse. (Mmes et MM. les députés du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche se lèvent et applaudissent longuement. Vives exclamations sur les bancs des groupes UMP et NC.)

... savoir si les objectifs étaient atteints ou s'ils pouvaient l'être. Cette mission nous a été refusée. Je le regrette parce que l'actualité nous rappelle à quel point une évaluation est indispensable. Elle doit être le préalable à toute autre décision. Le 26 avril 2007, entre les deux tours de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy avait annoncé à la télévision qu'il retirerait nos troupes d'Afghanistan s'il était élu, estimant que « la présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde ne semble pas décisive » et il s'était engagé à poursuivre la politique de rapatriement progressive de nos forces entamée par Jacques Chirac, qui avait décidé de leur engagement, quand Lionel Jospin était Premier ministre. Cette position nous paraissait cohérente mais, un an après, le Président S...

... savoir si les objectifs étaient atteints ou s'ils pouvaient l'être. Cette mission nous a été refusée. Je le regrette parce que l'actualité nous rappelle à quel point une évaluation est indispensable. Elle doit être le préalable à toute autre décision. Le 26 avril 2007, entre les deux tours de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy avait annoncé à la télévision qu'il retirerait nos troupes d'Afghanistan s'il était élu, estimant que « la présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde ne semble pas décisive » et il s'était engagé à poursuivre la politique de rapatriement progressive de nos forces entamée par Jacques Chirac, qui avait décidé de leur engagement, quand Lionel Jospin était Premier ministre. Cette position nous paraissait cohérente mais, un an après, le Président S...

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, mes chers collègues, le 26 avril 2007, entre les deux tours de l'élection présidentielle, le candidat Nicolas Sarkozy qui avait proclamé : « Tout ce que je dirai pendant la campagne, je le ferai » déclarait sur France 2 qu'il retirerait nos troupes d'Afghanistan s'il était élu Président de la République. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) Il estimait alors que « la présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde ne semble pas décisive ». Et il s'engageait à poursuivre la politique de rapatriement de nos forces armées entamée par...

...ais trouvé la bonne réponse à une guérilla mobile et invisible où s'enchevêtrent combattants islamistes, seigneurs de la guerre et trafiquants de drogue. Pis, cette stratégie militaire a été dramatiquement affaiblie par la guerre des États-Unis en Irak, qui a détourné l'essentiel de leurs forces militaires, redonné souffle aux terroristes islamistes et affaibli la légitimité de l'intervention en Afghanistan. Aucune de ces observations n'a fait l'objet du moindre débat dans notre pays. Le Gouvernement a refusé la mission d'évaluation parlementaire que le groupe socialiste, radical et citoyen a demandée au mois d'octobre. Et votre gouvernement, monsieur le Premier ministre, n'a pas consulté nos partenaires européens, alors que tout nous invite à une stratégie européenne concertée. Alors, qu'on ne n...

Nous nous opposons aussi à cette décision parce qu'elle demande à la France de supporter en Afghanistan le fardeau américain de la guerre en Irak,

...s que M. Sarkozy a choisi était l'un des rares hommes politiques français à être favorables à la guerre en Irak, c'est l'honneur de la France que d'avoir dit non à cette guerre. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) Nous nous opposons à cette décision parce qu'au fond, elle a peu à voir avec l'Afghanistan et beaucoup à voir avec l'obsession atlantiste du Président Sarkozy. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire . Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.) Vouloir améliorer la relation avec l'Amérique est une bonne chose s'il s'agit d'un partenariat entre égaux qui respecte les identités et l'indépendance de chacu...