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Intervention de Yves Cochet

Réunion du 9 octobre 2008 à 15h00
Grenelle de l'environnement — Article 1er, amendements 41 437 720 834

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Cochet :

Comme l'a fait remarquer le rapporteur, j'ai voulu introduire – sans doute en pure perte, mais les générations futures s'en souviendront, puisque ce sera au Journal officiel – la réduction de l'empreinte écologique. À dessein, je n'ai pas utilisé le mot « décroissance » car il fait peur.

Que signifie la « réduction de l'empreinte écologique » ? C'est une notion bien plus précise que celle de « développement durable », qui se résume en vérité à des arbitrages entre l'économique, le social et l'écologie. J'ai, comme certains d'entre vous, l'habitude de ces arbitrages : à tous les coups, le résultat est défavorable à l'écologie, à l'environnement !

Monsieur Pancher, vous dites que « notre économie de marché doit être fortement régulée ». Essayons d'être rationnels, voire simplement raisonnables. Le fait que le marché soit régulé n'a rien à voir avec le productivisme, l'extraction forcenée des matières premières et la pollution. La régulation des marchés n'est nullement l'alpha et l'oméga du développement durable.

Je vais citer quelques chiffres. La superficie moyenne sur laquelle chaque habitant de la planète laisse son empreinte est de 2,2 hectares. Aux États-Unis, c'est 9,6 hectares ; en Chine, 1,6 hectare. On nous dit aujourd'hui que la Chine est le premier pollueur. Mais non ! Si l'on ne retient pas le chiffre par habitant, le calcul n'a aucun sens. D'un point de vue éthique et politique, ce qui compte est la consommation, la production, l'impact écologique par tête. Sinon, cela signifierait que certains « sont plus égaux que d'autres », comme disait George Orwell.

Je veux faire converger dans l'équité les empreintes écologiques des habitants des différents pays de la planète. Pour le moment, celle d'un Chinois est à peu près cinq fois moindre que celle d'un Américain. Celle d'un habitant de la Fédération de Russie est de 4,4 hectares environ, du Brésil 2,2 hectares, de l'Allemagne 4,5 hectares, de la France 5,6 hectares. M. Chirac lui-même avait dit à Johannesburg : « Si tous les habitants de la planète vivaient comme les Français, il faudrait trois planètes. »

La réduction de l'empreinte écologique est à la fois un véritable objectif éthique et un indicateur très précis, alors que le développement durable est un concept mou.

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