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Intervention de Jean-Yves Le Déaut

Réunion du 9 octobre 2008 à 15h00
Grenelle de l'environnement — Article 1er, amendement 600

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Yves Le Déaut :

Si nous mettons en oeuvre le Grenelle de l'environnement, si nous nous fixons un certain nombre d'objectifs, il faut encore que nos concitoyens se les approprient. Aujourd'hui, même si nous constatons des évolutions au Parlement, certains de nos concitoyens doutent encore de la réalité du changement climatique. Au-delà, Serge Letchimy l'a dit tout à l'heure, les ressources s'épuisent, et nous avons dilapidé en cinq ou six générations une grande partie des ressources naturelles de la planète, tandis que la population mondiale croissait de façon très importante.

Notre débat ne porte donc pas seulement sur notre modèle économique – un large débat a eu lieu sur ce point. J'ai écouté avec attention la démonstration de M. Grouard tout à l'heure ; il n'empêche que, si M. Bush a refusé l'application du protocole de Kyôto, c'est en prétendant que l'intérêt économique des États-Unis était en jeu. Pour certains, l'intérêt économique prime donc la préservation des ressources de la planète.

Le changement climatique, il faut le dire de manière très forte, est une question majeure – en un siècle, les variations de la température moyenne mondiale n'ont jamais été aussi importantes qu'aujourd'hui. Si, comme le prévoient certains experts, nous dépassons les deux degrés d'augmentation, les conséquences pourraient être identiques à celles de la fonte des glaces après la dernière glaciation, il y a de cela quinze mille ans !

Cela nous concerne tous : ce problème que nous traitons au niveau français, il est en réalité mondial.

De plus, ce que nous faisons aujourd'hui, nous le faisons pour des siècles : l'inertie des océans, qui emmagasinent une partie de cette chaleur nouvelle, fait que même si nous réagissons aujourd'hui, les conséquences du réchauffement climatique se feront sentir pendant des siècles.

C'est pourquoi – et je pense que Mme la ministre acceptera cet amendement, car nous avons écrit cela ensemble, en tant que rapporteure et président de la mission sur l'effet de serre – si nous voulons donner des objectifs, si nous voulons que les Français s'approprient cette question, il faut commencer par proclamer que le changement climatique est le défi majeur du XXIe siècle. Nous ne sommes pas en désaccord sur ce point.

Il ne s'agit pas d'affoler nos compatriotes, mais au contraire de les informer et de faire preuve de pédagogie. L'humanité doit comprendre, dans sa conscience collective, qu'elle est confrontée à un monde fini et à un monde qui se dégrade ! Les objectifs fixés sont de bons objectifs, mais il faut indiquer au début de ce texte que le changement climatique est le défi majeur. N'attendons pas, comme pour la crise financière, d'être dans le mur pour essayer de réagir !

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