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Intervention de Jérôme Cahuzac

Réunion du 24 septembre 2008 à 9h30
Revenus du travail — Après l'article 2, amendement 1256

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Cahuzac :

Permettez-moi de remercier le ministre Xavier Bertrand d'avoir répondu à ma question. Le comité national des participations ne sera donc pas réuni cette année, mais il sera modernisé. Nous reviendrons vers le Gouvernement si cette modernisation n'avait finalement pas lieu.

Par ailleurs, la majorité, tout comme M. Xavier Bertrand, doivent accepter que nous formulions des critiques, dès lors que le ton reste correct.

S'agissant de cette série d'amendements, mes collègues viennent d'exprimer le sentiment général de la population. L'évolution de la rémunération de certains dirigeants d'entreprise, notamment celles du CAC 40, est indécente, surtout lorsqu'on la compare à l'évolution du pouvoir d'achat de leurs propres salariés, et plus généralement des salariés en général, des fonctionnaires des trois fonctions publiques, ou des retraités, dont le pouvoir d'achat ne va pas stagner cette année, mais bel et bien baisser. Or, en 2007 comme en 2008, les rémunérations des dirigeants auxquels nous faisons référence augmentera dans le pire des cas de 20 à 25 %, parfois de 50 à 60 %. Outre que le pourcentage est en lui-même fort surprenant, il ne faut pas oublier qu'il s'applique à des montants eux-mêmes fort surprenants, pour ne pas dire choquants ! Il s'agit, chaque année, de millions d'euros ! Il est impossible de continuer ainsi, ce qui n'avait pas échappé à M. Sarkozy, lors de la campagne électorale. Lors d'une réunion publique restée célèbre à Agen, le candidat Sarkozy n'avait-il pas trouvé des mots très durs et convaincants pour fustiger l'attitude de certains dirigeants qui avaient pris l'habitude de capter à leur propre profit la valeur ajoutée des entreprises qu'ils dirigent ?

Il devient très choquant de constater que rien ne se passe. La promesse faite pendant la campagne électorale n'est pas tenue, le pouvoir d'achat ne progresse pas, sauf pour une catégorie très limitée de nos concitoyens. De surcroît, celui qui parle au nom de la France à l'étranger, du haut d'une tribune qui n'est pas la moins prestigieuse, vient d'indiquer qu'il fallait établir des règles et punir les coupables. Peut-être serait-il plus crédible si, avant de le demander à un autre pays, il agissait dans le pays qui l'a porté à sa tête !

Ces amendements ne permettraient sans doute pas de répondre à tous les scandales, mais ils seraient un premier pas. Sauf à ce que la majorité ou le Gouvernement nous proposent des amendements plus pertinents, nous ne comprendrions pas que ceux-ci ne soient pas adoptés alors qu'ils vont dans le sens de la morale, de l'intérêt du pays et des promesses engagées. J'espère que nos collègues vont les voter. Ils manifesteront ainsi leur volonté de tenir ces promesses faites en quelque sorte en leur nom, et de faire davantage respecter la justice en matière de pouvoir d'achat. Les déclarations faites hors de France, et auxquelles tout le monde peut souscrire, trouveraient ainsi leur traduction ici, dans un texte de loi (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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