À l'euro-Méditerranée, je dis oui, mille fois oui ; je salue le magnifique discours de Tanger. Le monde chinois, le monde indien, le monde américain compteront chacun plus d'un milliard d'hommes, et le monde euro-méditerranéen, avec la Russie, devra aussi construire sa cohérence avec un poids comparable. Mais alors, pourquoi cette attitude désobligeante vis-à-vis de la Turquie, pays charnière, pays vecteur d'une grande stratégie d'influence européenne vers l'Asie centrale et le Golfe ?
Et puis il y a le terrorisme, ou plutôt les terrorismes. Les attentats qui ensanglantent New York, Tel-Aviv, Istanbul, Bagdad, Londres, Alger, Madrid, Karachi ne répondent pas aux mêmes logiques. Ils sont la déviance de conflits fort différents. Vouloir en faire un phénomène unique qui implique une réponse unique et globalisée aboutit au choc des civilisations, à la guerre globale. Chaque conflit mérite une réponse adaptée, chaque peuple, une compréhension particulière. Notre pays, qui est aussi atlantique que méditerranéen, aussi proche du Centre-Europe que du Maghreb, n'a aucun intérêt à emboîter le pas à une administration américaine qui a fait tant d'erreurs !