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Intervention de François Loncle

Réunion du 8 novembre 2007 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2008 — Action extérieure de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Loncle :

En témoigne l'attribution des postes de Dakar, Genève, Madrid, Paris-OCDE, Nicosie, Bucarest, Asmara, Andorre, Copenhague, Monaco, entre autres exemples.

S'agissant de notre politique internationale, de notre diplomatie, c'est-à-dire du fond, il est évidemment trop tôt pour porter un jugement global sur les six premiers mois d'une action captée accaparée à l'excès par les démarches personnelles et excessives du Président de la République – quelles que soient vos intentions et votre volonté, monsieur le ministre. Pierre Moscovici a dit excellemment à ce sujet ce qui convenait. Nous posons les questions suivantes parce que nous voyons trop de flou, trop d'agitation, trop de contradictions ou de parades médiatiques : où est la cohérence ? Où est le contenu ? Où est la vision, le dessein de notre politique étrangère ? Il est hélas encore trop tôt pour le discerner.

Deux remarques de caractère local, l'une sur le Kosovo, l'autre sur la relation transatlantique.

À propos du Kosovo, j'exprimerai une conviction personnelle, mais qui n'est pas isolée, que ce soit chez nous ou en Europe : proclamer, aujourd'hui ou dans quelques semaines, l'indépendance de cette région serait pure folie et les conséquences en seraient graves, et pas seulement sur les territoires de l'ex-Yougoslavie. Le Kosovo doit certes disposer du maximum de délégation de compétences – « 95 % des compétences », disait le ministère des affaires étrangères de Serbie –, mais ce territoire doit aussi être à terme totalement démilitarisé, avec une puissance militaire étrangère durant une période intérimaire et sans retirer à Belgrade la responsabilité de la défense. Aller plus loin serait déstabilisant et, disons-le, très contagieux.

La nouvelle relation transatlantique méritait, ô combien, un vrai renouveau ; s'il faut s'en féliciter, gardons cependant la mesure et l'équilibre. N'allons pas au-delà des sollicitations, voire des pressions américaines, celles de l'administration finissante du Président Bush, notamment à propos de la question essentielle de l'Iran qu'évoquera dans un instant mon collègue et amiJean-Michel Boucheron.

Un dernier mot, mes chers collègues, en forme de souhait : s'il y avait une seule rupture à opérer s'agissant de notre action, mais surtout de notre expression diplomatique, ce serait de mettre fin à la trop fameuse arrogance française, à cette façon détestable de vouloir donner en permanence des leçons au monde entier. Le discours de Dakar était de ce point de vue, hélas ! caricatural.

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