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Intervention de Axel Poniatowski

Réunion du 8 novembre 2007 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2008 — Action extérieure de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAxel Poniatowski, président de la commission des affaires étrangères :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, sans entrer dans le détail des chiffres du budget de la mission « Action extérieure de l'État », qui ont été fort bien présentés par nos collègues, je voudrais simplement rappeler quelques grandes masses budgétaires pour 2008.

La totalité des crédits atteignent presque 2,3 milliards d'euros, et 1,5 milliard d'euro hors dépenses de personnel. Je souhaite appeler votre attention sur deux ou trois points.

Sur cette enveloppe globale, 622 millions d'euros seront affectés aux contributions de la France aux organisations internationales. Le montant des contributions payées par la France augmente année après année, mais ce sont les contributions aux opérations de maintien de la paix qui sont les plus dynamiques. La hausse du coût des OMP, dont la France assure le financement à hauteur de 7,47 %, est imputable à leur développement à la fois quantitatif et qualitatif.

Actuellement, dix-sept opérations de maintien de la paix sont en cours. Pendant la dernière décennie, le nombre de civils et de soldats affectés à de telles opérations est passé de moins de 20 000 à plus de 100 000 personnes, ce qui a porté le montant total de leur budget de 1,25 milliard à plus de 5 milliards de dollars. Parallèlement, les OMP sont devenues plus diverses et complexes ; elles dépassent de loin le seul domaine sécuritaire et englobent désormais la construction d'États de droit, la protection des droits de l'Homme, l'assistance au processus politique et constitutionnel, l'assistance économique et humanitaire.

On ne soulignera jamais assez, me semble-t-il, le caractère indispensable de ces opérations qui, aux quatre coins du monde, et en particulier en Afrique, où sont positionnés plus de la moitié des Casques bleus, évitent bien des affrontements et des souffrances. Leur contribution à la paix et à la stabilité dans de nombreuses régions doit être saluée. Si la Sierra Leone et le Burundi sont aujourd'hui en paix, c'est principalement grâce à l'intervention des Nations unies. Depuis la création de la Commission de la consolidation de la paix, la présence internationale se prolonge pour favoriser la mise en place d'une solution durable à ces conflits et mieux tenir compte du lien entre sécurité et développement. C'est également une mission très utile.

L'Organisation des Nations unies est souvent critiquée. Je ne dis pas que son fonctionnement soit parfait et que tous ses choix soient parfaitement adéquats, mais force est de constater qu'elle constitue le seul garant de la légitimité internationale et qu'aucun autre mécanisme ne contribue autant qu'elle à la paix dans le monde. La récente réorganisation du département des opérations de maintien de la paix, dirigé par un Français, Jean-Marie Guéhenno, et les travaux en cours en vue de la restructuration du secrétariat des Nations unies témoignent d'une réelle volonté de moderniser son fonctionnement et de l'adapter aux nouvelles réalités internationales.

Il faut d'ailleurs reconnaître que, si la contribution de la France à l'ONU est élevée et va croissant, le budget de l'Organisation n'est pas démesuré par rapport aux immenses services qu'elle rend, contrairement à ce que l'on prétend.

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