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Intervention de Martine Billard

Réunion du 24 octobre 2007 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2008 — Article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Billard :

Reste que le dispositif de départ pour les salariés ayant commencé à travailler très jeunes est bon. D'ailleurs, le groupe de la Gauche démocrate et républicaine plaidera pour le maintien de ce dispositif. Il est en effet normal que des salariés qui ont commencé à travailler jeunes et qui ont souvent, comme l'a dit l'un des rapporteurs, occupé les emplois les plus durs, puissent prendre leur retraite en bonne santé et passer plusieurs années à exercer des activités souvent très bénéfiques à la société, notamment des activités bénévoles dans les secteurs où les retraités ont l'habitude de s'investir : sport, activités sociales, culturelles ou autres.

Quant au dépassement du sous-objectif des dépenses de soins de ville, voilà un très bel exemple de l'échec de la maîtrise comptable. Dès qu'on se limite à la maîtrise comptable, à une approche financière des soins et de la santé, on aboutit à ces dérapages. Quand on voit à quel point ce sous-objectif a été sous-estimé pour 2007 et quand on considère vos prévisions, on peut se demander quelles sont les garanties pour qu'il soit mieux respecté en 2008 qu'en 2007. Tant que vous ne mènerez pas une réelle politique du médicament, des soins de ville, de prévention, et tant que vous continuerez à fixer des sous-objectifs sans aucun rapport avec la réalité, l'ONDAM enregistrera des dépassements tous les ans.

Vous dites souvent que la France est le pays qui consomme le plus de médicaments, que les Français sont ceux qui ressortent de chez le médecin avec le plus de prescriptions médicales. Ce n'est pas un hasard. Notre système de santé est organisé de telle façon – paiement à l'acte, liberté de prix pratiquement donnée aux laboratoires sur les médicaments et notamment les nouveaux médicaments, absence d'indépendance des praticiens à l'égard des informations dispensées par les fabricants –, qu'on aboutit à cette spécificité bien française d'un surcroît de prescriptions de médicaments, prescriptions qui souvent ne correspondent à aucun besoin sanitaire réel.

Ce n'est pas la faute des assurés.

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