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Intervention de Monique Boulestin

Réunion du 22 février 2012 à 21h30
Exploitation numérique des livres indisponibles du xxe siècle — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Boulestin :

Madame la présidente, monsieur le ministre, chers collègues, l'exposition consacrée en ce moment à Jean-Jacques Rousseau, au sein de l'Assemblée nationale, nous invite notamment à réfléchir à la valeur des manuscrits présentés. Actes d'écriture, ils prolongent, post mortem, l'existence de leur auteur. Actes authentiques, ils ont, pour la postérité, une valeur de certification. Enfin, témoins de la genèse d'une oeuvre, ils permettent d'en étudier les processus d'élaboration.

Aujourd'hui, avec l'arrivée des nouvelles technologies, il nous sera, certes, de plus en plus difficile de disposer de brouillons et notes manuscrites d'auteurs, mais l'écriture numérique, loin de conduire à leur disparition, va permettre, à l'inverse, lorsque ces documents existent, de les conserver durablement et d'élaborer ainsi des exégèses fondées scientifiquement.

C'était déjà tout le sens du « plan d'action du patrimoine écrit » initié en 2004 par le ministère de la culture, qui a permis la conservation et la valorisation de tout un pan de notre patrimoine national et régional, voire local : manuscrits, livres imprimés, estampes, photographies, cartes… tous ouvrages anciens et précieux.

C'est dans cet esprit que la loi de 2006 a permis à la Bibliothèque nationale de France, à travers son mécanisme de collecte, d'élargir son périmètre de dépôt légal à internet.

C'est encore aujourd'hui tout le sens de l'action menée, depuis 1998, sous l'égide de la BNF, par les programmes Gallica et Europeana dont il a été question à l'instant.

C'est évidemment le sens de l'accord-cadre signé le 1er février 2011 entre le ministre de la culture, le commissaire général à l'investissement, le président de la BNF et le président de la Société des gens de lettres.

Nous voici donc à un tournant de notre histoire patrimoniale, où la technologie se met au service du livre et de la pensée. Car nous sommes convaincus, à l'instar d'Aimé Césaire, que les grandes avancées de la pensée sont celles qui se conquièrent par la responsabilité collectivement assumée.

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