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Intervention de Jean Leonetti

Réunion du 21 février 2012 à 15h00
Traité sur le fonctionnement de l'union européenne traité sur le mécanisme européen de stabilité — Discussion générale commune

Jean Leonetti, ministre chargé des affaires européennes :

Nous sommes en effet dans cette première étape. De même, M. Mariton proposait de la refonder et de considérer que l'étape décisive que nous passons aujourd'hui sera suivie d'autres évolutions et intégrations.

J'ai bien entendu M. Remiller répéter que la règle d'or et la discipline étaient indissociables de la solidarité au travers du mécanisme européen de stabilité. Avec malice, je les ai écoutés, Pascale Gruny et lui, inviter M. Cohn-Bendit dans le débat pour rappeler – aurais-je rêvé pareille chose possible ? – à l'ensemble des démocrates et des sociaux-démocrates que ce que nous faisons aujourd'hui dépasse largement les clivages politiques. Il y va de l'intérêt de la France et de la solidarité des peuples européens entre eux. Nous traversons là une étape décisive dans la construction européenne qui nous conduira vers davantage d'intégration, de solidarité et donc, madame Guigou, de croissance et d'emploi.

Je connais, madame, votre engagement, depuis longtemps, en faveur de la cause européenne. Si vous aviez l'intention de voter oui, rappelez-vous ce que j'ai connu et que chacun a pu connaître ici : lorsque nous changeons notre vote par discipline de parti, nous ne servons pas l'intérêt général de notre pays ni celui de l'Europe. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

J'aurais pu souscrire à l'ensemble des propos de M. Caresche, notamment lorsqu'il affirme que le mécanisme européen de stabilité est indispensable, ou qu'il n'est pas opposé à la conditionnalité, comprenant bien que la solidarité doit s'assortir d'une certaine discipline. Pour lui, cet outil devrait être mis en place dans un contexte plus large. Ce n'est pas le débat d'aujourd'hui, aussi vais-je lui demander s'il pourrait s'affranchir de quelques contingences électorales pour suivre ses convictions et voter le mécanisme européen de stabilité.

Mme Karamanli a affirmé que la Banque centrale européenne devait agir. Elle agit, en effet, pas en lien direct avec le mécanisme européen de stabilité, mais personne ne peut contester qu'aujourd'hui la Banque centrale européenne joue son rôle, avec la possibilité qu'elle s'appuie demain sur le mécanisme européen de stabilité pour lutter contre la spéculation dans les pays fragilisés.

Quant à M. Charasse, je lui dirai simplement que je regrette que le radical de gauche ne rejoigne pas le radical valoisien dans une vision européenne logique. Il n'y a pas de plan B, monsieur Charasse. Oubliez, au sein du parti socialiste, qu'il puisse y avoir deux visions. Il y a celle, en effet, du parti communiste, qui est opposé à la politique de marché. Et il y a celle de l'intégration européenne, dans laquelle je vois bien l'ensemble des partis de gouvernement européens agir dans le même sens.

Je citerai pour finir M. Peter Steinbrück. Socialiste allemand, ministre de l'économie, il a demandé aux socialistes français de ne pas avoir une vision naïve de l'Europe. Sortons-en au profit d'une conception réaliste d'une Europe qui se construit et qui tourne le dos au passé, responsable de la situation de la Grèce aujourd'hui.

Faisons en sorte, grâce au mécanisme européen de stabilité, que jamais nous n'ayons à vivre ce que le peuple grec subit aujourd'hui à cause du laxisme et des erreurs passées qui ont conduit son pays à une telle situation d'endettement. Le mécanisme européen de stabilité permettra de venir en aide aux peuples et aux États en difficulté, contrairement à ce qu'un candidat prétendument rentrant pourrait prétendre. Vous voulez lutter contre la spéculation : votez le mécanisme européen de stabilité.

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