Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Marc-Philippe Daubresse

Réunion du 29 avril 2008 à 15h00
Éloge funèbre de michel debet

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc-Philippe Daubresse, président :

Madame, monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, c'est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris la mort, le 6 mars dernier, de notre collègue Michel Debet.

À soixante-trois ans, il n'était l'un des nôtres que depuis le mois de juin, il est parti trop vite.

Trop vite, pour sa famille et pour ses proches bien sûr, pour son village de Tocane-Saint-Apre aussi ; trop vite pour son Périgord qu'il aimait si fort et qu'il défendait si bien ; trop vite pour notre assemblée enfin, où ses qualités politiques et humaines, connues par nombre d'entre nous, en auraient fait, à n'en pas douter, un parlementaire de talent.

Né au bord de la Drône, à Tocane, de parents eux-mêmes périgourdins, Michel Debet gardera de son enfance et de ses racines un attachement viscéral à sa Dordogne, à son magnifique Périgord, auquel il fut fidèle toute sa vie, qu'il ne cessa d'aimer, de découvrir et de défendre. Ses paysages, ses lumières, ses villages, ses hommes, sa ruralité, sa langue même, que Michel Debet parlait si bien, dessinèrent à jamais la carte de ses lois et de ses combats.

Le Périgord, mais aussi la République : Michel Débet fut en effet un grand républicain. Par sa réussite, d'abord, par son parcours.

Fils d'ébéniste, Michel Debet fut un enfant de l'école de la République. Au point d'en devenir un des maîtres. Brillant élève à l'école communale de Tocane, puis au lycée de Ribérac, à Bordeaux enfin où il poursuivit ses études de lettres, Michel Debet devint instituteur, puis professeur de lettres. Bel exemple d'ascension républicaine, bel exemple de gratitude aussi envers cette école de la République qu'il a aimée et servie avec loyauté. Longtemps professeur de lettres – et d'occitan ! – au collège Saint-Georges de Périgueux, Michel Debet fut aussi, jusqu'en 2003, un directeur apprécié du centre départemental pédagogique de cette même ville.

Le Périgord et la République, le français et l'occitan : tel était Michel Débet, l'avocat passionné de cette république de France qui trouve au plus profond de ses racines ses fondements les plus sûrs, les plus attachants. Aussi est-ce bien naturellement qu'il se tourna vers la politique, d'abord locale, pour défendre au sein de la République cette réalité rurale qu'il aimait. En 1981, il fut élu maire de Tocane. En 1992, il devint conseiller général de Montagrier, puis vice-président du conseil général, avant d'être élu député aux législatives de juin 2007, au terme d'une campagne où il avait passionnément arpenté la circonscription dont les habitants lui apportèrent leur confiance.

Celui qui n'avait de cesse de défendre la ruralité de sa région – au point de se présenter volontiers comme le « député des broussailles » – était aussi devenu le spécialiste du désenclavement numérique au conseil général de la Dordogne, se battant pour qu'Internet parvienne à la moindre commune. La ruralité qui était la sienne était une ruralité moderne, consciente de sa précieuse singularité, mais ouverte au monde, à ses possibilités, à sa diversité.

Affable et chaleureux, Michel Debet connaissait chaque chemin, chaque maison de sa circonscription. Attentif aux autres, grand travailleur, courageux, il était apprécié de tous.

Cet homme de coeur et d'engagement, cet homme fidèle à ses convictions républicaines et socialistes, ce fervent défenseur de sa région, fut heureux et fier, en juin dernier, de devenir député. Fier de devenir représentant de la nation, fier de porter dans notre assemblée les couleurs de son Périgord aimé. Membre de la commission des affaires économiques, de l'environnement et du territoire, Michel Debet y travaillait déjà à la défense des langues régionales.

Sa présence parmi nous fut beaucoup trop brève, hélas !

Bien vite, trop vite, la maladie implacable contre laquelle il luttait déjà depuis plusieurs années – avec un grand courage et une immense dignité – l'a éloigné de notre hémicycle. Elle a fini par l'emporter.

Nous ne l'oublierons pas.

À son épouse, à ses deux fils, Julien et Philippe, à ses proches, à ses amis, à nos collègues du groupe socialiste radical et citoyen, je renouvelle, au nom de notre assemblée, l'expression de notre peine et de notre profonde sympathie. (Mmes et MM. les députés ainsi que Mmes et MM. les membres du Gouvernement observent quelques instants de silence.)

La parole est à M. le secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion