Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Patrice Calméjane

Réunion du 8 février 2012 à 16h15
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Calméjane :

Le rapport traite essentiellement du transport mais il est nécessaire d'analyser les politiques complémentaires afin que l'Europe ne se trompe pas d'objectifs.

Compte tenu de l'objectif de faire diminuer globalement la production de CO2 de 60 %, je souhaiterais qu'on rappelle d'une part, les quantités de CO2 émises par l'industrie et le chauffage et d'autre part le niveau de la production de CO2 par l'électricité en France et dans les autres pays, dont certains ont fait des choix énergétiques différents.

On parle beaucoup d'augmenter le nombre de véhicules électriques et de trains, mais il faut tenir compte de la production d'électricité supplémentaire engendrée et, donc de la production supplémentaire de CO2si on est contraint de faire appel à des centrales électriques fonctionnant aux énergies fossiles. Il n'est pas dans mon intention d'entrer dans le débat pour ou contre le nucléaire, mais il est nécessaire d'avoir une vision d'ensemble.

Nous nous situons dans un monde global comme le montre le fait, comme je l'ai lu récemment, que deux usines chimiques dans l'Est de la Chine polluent autant que 25 millions de voitures moyennes européennes.

Il faut s'interroger pour savoir comment tout cela s'équilibrera. En effet, on va produire des véhicules économes en énergie, mais très coûteux. Faudra-t-il, alors, taxer les véhicules produits dans des pays comme la Chine ou l'Inde, ou en interdire l'importation pour aller vers l'objectif recherché ? Il est essentiel de faire diminuer la quantité de CO2 produite pour protéger la Terre. Mais on risque de ne rien gagner si on fait des efforts chez nous alors que, ailleurs, la production de CO2, croît ou si on augmente notre nombre de véhicules ou notre production d'électricité.

Il est donc nécessaire d'avoir une vision globale sur ces objectifs qui nous entraînent très loin, en 2050, et que je peux approuver. Il importe de ne pas se tromper : ce sera très bien de faire diminuer nos émissions de CO2 mais on n'empêchera pas celui produit ailleurs d'arriver chez nous et de s'accumuler au niveau planétaire. Il faut aussi savoir quelle production d'électricité sera nécessaire. Il faut voir comment s'établira un équilibre d'ensemble au niveau de la planète dans la mesure où la Chine et l'Inde mettent en circulation, chaque année, autant de voitures que la production européenne. Il faut raisonner en fonction de l'échelle des questions et ne pas se ligoter en Europe alors que d'autres pourraient faire n'importe quoi.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion