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Intervention de Marc Girard

Réunion du 9 juin 2010 à 19h00
Commission d'enquête sur la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne de vaccination contre la grippe a

Marc Girard :

Monsieur le rapporteur, je vous renvoie à la pièce n° 3 du dossier que je vous ai remis. Si j'étais aussi imprudent que vous le sous-entendez, j'aurais eu beaucoup plus d'ennuis encore. Je pense d'ailleurs avoir répondu à la question. En outre, j'ai dit que je ne voulais pas parler des vaccins en général. Je crois avoir une certaine originalité dans ce débat. Les vaccins sont des médicaments parmi d'autres. Certains sont bons et d'autres mauvais. Par exemple, pour un spécialiste de pharmacovigilance, il sautait aux yeux, à la lecture des rapports périodiques de tolérance du vaccin contre l'hépatite B, que ce vaccin était toxique.

Par ailleurs, bien que je n'aie pas fait la transcription de toutes les émissions de télévision auxquelles j'ai participé, je me souviens assez bien de celle que vous citez. Je n'ai jamais affirmé : « Il va y avoir 60 000 morts ». Comme je l'ai dit tout à l'heure à M. Gérard Bapt, j'ai expliqué une question de puissance statistique : risque contre risque. J'ai associé au risque qui nous était indiqué le risque théorique de mourir de la grippe. Avec un seuil de détection de 1 sur 1 000 ou, ce qui est compatible, de 1 sur 10 000, on obtient, par une simple règle de trois, un risque de 600 000 effets indésirables graves – car je n'ai pas parlé de « décès ». Je ne comprends pas... C'est un peu comme quand on nous parle de principe de précaution en faisant abstraction du débat sur sa pertinence : c'est un principe de précaution à sens unique. Quand bien même il y aurait un risque lié à la grippe, pourquoi ne tient-on jamais compte du risque propre aux vaccins ? Je le maintiens et le répète devant vous, sans avoir le moins du monde l'impression de me décrédibiliser : je ne peux pas vous garantir que personne de votre famille, un enfant par exemple, ne va mourir de la grippe, mais, sur la base d'une expérience de trente ans de recherche clinique très axée sur la pharmacovigilance, toutes choses égales par ailleurs, je dis que les risques que vous encourez à assumer une grippe normale et ceux que vous encourez à vous faire vacciner avec des vaccins bâclés en deux mois sont sans commune mesure. Voilà ce que j'affirme.

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