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Intervention de Bernard Bégaud

Réunion du 13 avril 2010 à 10h00
Commission d'enquête sur la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne de vaccination contre la grippe a

Bernard Bégaud, pharmacologue :

Imaginons que nous sommes aux commandes. Assez tôt au cours de l'année 2009, nous savons que la pandémie va toucher l'hémisphère Nord, en particulier la France. Nous bénéficions déjà d'une expérience acquise dans l'hémisphère Sud, y compris dans des départements français, mais nous ignorons peut-être encore que le virus n'est pas aussi dangereux que prévu et nous adoptons un objectif maximisé : vacciner toute la population, avec une attrition de 25 %, soit 47 millions de personnes. Nous commandons par conséquent 94 millions de doses – cela peut paraître un peu surcoté, comme si l'on voulait faire savoir que le virus allait trouver en France à qui parler, mais c'est nullement scandaleux – et nous mettons en oeuvre ce plan quasi militaire de vaccination. C'est seulement ensuite que des indicateurs, provenant du comité technique du ministère, de l'Institut de veille sanitaire (INVS) ou d'ailleurs, réévaluent à la baisse la dangerosité du virus. Nous maintenons cependant le dispositif en le laissant suivre son mouvement, sans mobiliser au maximum les internes des hôpitaux et les autres moyens. Si les choses se sont effectivement passées ainsi, la vaccination de 10 % de la population en trois ou quatre mois a été volontaire. En revanche, si les autorités voulaient jusqu'au bout vacciner toute la population mais n'ont pas pu faire mieux, c'est que la situation a été subie et qu'elles ont essuyé un échec. Suis-je clair ?

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