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Intervention de Jean-Claude Volot

Réunion du 15 mars 2011 à 16h00
Commission d'enquête sur la situation de l'industrie ferroviaire française: production de matériels roulants voyageurs et frets

Jean-Claude Volot, médiateur des relations interentreprises industrielles et de la sous-traitance :

Ce qui me chagrine, c'est la domination de Bruxelles en la matière. J'ai le sentiment que, trop souvent, les parlementaires abdiquent devant l'Europe. Ma référence aux « marchés offset » n'a que valeur d'image mais il n'en reste pas moins qu'une ville allemande favorisera toujours Siemens par rapport à Alstom, même si le coût est de 20 % supérieur, en invoquant la notion de mieux-disant. Les élus français doivent revoir certaines de leurs pratiques. Je connais de belles villes, de droite comme de gauche, qui ont choisi des tramways ou des métros qui ne sont pas fabriqués en France, alors même que Siemens réalise en France une part grandissante de sa production ferroviaire – et je ne parle pas d'une grande ville voisine d'Alstom qui a fait le choix d'une production étrangère ! Leur choix repose uniquement sur le moins-disant !

J'ai rencontré récemment le directeur général de Siemens : un éventuel FMEF l'intéresserait, car il permettrait de fédérer la filière, au même titre que les 69 millions d'euros dédiés à l'agglomération des PME en plateformes collaboratives. Il est certain, monsieur Grellier, que la résolution de problèmes structurels demande une durée qui n'est pas celle du temps politique. Mais les États généraux qui ont suscité un engouement considérable parce que nos industriels ont brusquement eu le sentiment de n'être plus « des pelés et des galeux », n'étaient-ils pas une initiative des politiques ? Ma crainte est seulement que les futures échéances électorales n'hypothèquent les efforts entrepris actuellement au sein des filières – je pense notamment à l'action de grands industriels MM. Jean-François Dehecq et d'Yvon Jacob –, dont les effets ne se feront pas sentir avant huit ou dix ans. Le temps politique, qui vous appartient, est déterminant dans le sens où, quelle que soit la couleur des majorités successives, les parlementaires doivent garantir la poursuite des efforts entrepris. Telle sera la responsabilité de la prochaine majorité, quelle qu'elle soit, sinon les efforts retomberont comme un soufflé. La concordance des temps politique et économique pose un grave problème.

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