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Intervention de Jean-Claude Manuguerra

Réunion du 2 juin 2010 à 18h00
Commission d'enquête sur la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne de vaccination contre la grippe a

Jean-Claude Manuguerra, président du Comité de lutte contre la grippe :

Nous n'avons pas recommandé un nombre de doses particulier ! Nous avons discuté – reportez-vous au compte-rendu du 10 mai – et nous avons insisté sur les personnes à vacciner en priorité : les professionnels de premiers secours et les enfants de six mois à dix-huit ans. Pour les autres, nous proposions une acquisition progressive des stocks en fonction des données épidémiologiques, et nous disions dans la réunion, deux jours plus tard, du 12 mai, que nous souhaitions y revenir. Mais nous n'avons jamais eu de retour, nous n'en avons jamais rediscuté. Nous n'avons pas non plus suggéré de commandes.

Était-il possible de vacciner en quelques mois ? Nous avions de gros doutes sur les livraisons de vaccins. C'était un peu la « course à l'échalote ». Nous avons appris très tôt, pendant l'été, en juillet-août, que les fabricants de vaccins avaient des difficultés, puisque les souches sont faites, à chaque fois, au « coup par coup ». Ce n'est pas comme pour la fièvre jaune. Certaines souches sont parfois d'un rendement très mauvais. Nous avions donc des inquiétudes sur le respect des délais par les fabricants, puisqu'ils étaient dépendants de la productivité de la souche, et nous savions que la vaccination démarrerait tard par rapport à la pandémie. J'ajoute que la circulation virale a été précoce, comme nous nous y attendions. Le pic d'épidémie a été atteint en novembre, ce qui n'est jamais le cas habituellement : il est atteint fin décembre pour les épidémies saisonnières. Effectivement, à ce moment-là, nous savions que nous n'arriverions pas à vacciner toute la population et qu'il fallait donc « prioriser » certains groupes, ceux que nous avions identifiés pendant tout l'été, comme les femmes enceintes par exemple. Vous me demandez si je pensais que l'on pouvait vacciner 47 millions de personnes en quelques mois ; je suis incompétent pour répondre à votre question. Mais en tant que citoyen, je dois vous dire que je pensais qu'à la suite des vaccinations antivarioliques, de la préparation contre le biotox, on avait acquis une certaine « gymnastique ». Cela n'a pas été le cas. C'était une gageure. C'était un défi difficile à relever.

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