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Intervention de Françoise Weber

Réunion du 6 avril 2010 à 19h00
Commission d'enquête sur la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne de vaccination contre la grippe a

Françoise Weber, directrice générale de l'Institut de veille sanitaire, InVS :

On commence à comprendre ce qui s'est passé durant la première vague de la pandémie et pourquoi on s'est retrouvé devant un scénario pandémique assez inattendu. Nous avons commencé à être rassurés entre septembre et mi-novembre, au moment du pic épidémique : c'est alors que nous nous sommes progressivement rendu compte que cette pandémie n'allait pas avoir, en termes de nombre de cas symptomatiques, un impact beaucoup plus important que la grippe saisonnière, même si une incertitude demeurait en ce qui concerne le nombre de cas sévères.

Il est important de comprendre que ce virus nous a réservé quelques surprises. S'il s'agissait bien d'un nouveau virus, porteur de toutes les menaces d'un virus pandémique, il était difficile de prévoir le taux d'immunisation d'une partie de la population. Or celui-ci a joué un rôle important dans l'évolution de la pandémie. Par ailleurs, l'efficacité des antiviraux s'est révélée plus importante que prévu. L'absence quasi-totale de cocirculation virale et d'éléments de surinfection explique également a posteriori le caractère très favorable du scénario qui s'est finalement imposé. Or nous ne disposions pas de ces éléments au début de la pandémie, et même au début de la première vague.

Notre évaluation a pris en compte les données relatives aux systèmes de santé les plus proches du nôtre, notamment néo-zélandais et australien, qui présentent des systèmes de surveillance épidémiologique et de prise en charge des patients tout à fait comparables aux nôtres. C'est pourquoi le 19 novembre, nous avons rencontré nos collègues de ces pays dans le cadre d'un séminaire dont le but était de tirer les leçons de ce qui s'était passé dans l'hémisphère sud pour affronter la vague à venir dans l'hémisphère nord. Si nous avons été particulièrement attentifs au taux d'hospitalisation et au nombre de cas sévères dans ces pays, c'est précisément parce que nous savions que leur système de soins était tout à fait comparable au nôtre. S'agissant des États-Unis, il est vrai que le critère du taux d'hospitalisation est moins pertinent ; en revanche, nos deux systèmes sont comparables en ce qui concerne la prise en charge des formes les plus graves par les services de réanimation.

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