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Intervention de Sophie Pommier

Réunion du 20 décembre 2011 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Sophie Pommier, enseignante à l'Institut d'études politiques de Paris, directrice du Cabinet de conseil Méroé et spécialiste de l'égypte :

Vous avez raison, les États-Unis ont très vite lâché Hosni Moubarak en pensant que son départ du pouvoir suffirait à garantir la stabilité. Il est d'ailleurs intéressant de comparer les déclarations du département d'État à l'époque et aujourd'hui : en février dernier, les États-Unis demandaient que la transition démocratique se passe « dans l'ordre » et commence « maintenant », alors qu'ils souhaitent seulement aujourd'hui qu'elle ait lieu « aussi vite que possible ». Ils n'ont pas du tout la même attitude vis-à-vis de l'armée aujourd'hui que vis-à-vis de l'ancien président Moubarak. La concertation est permanente, même si, d'après les révélations de Wikileaks, ils doutent des capacités des militaires égyptiens et ne les portent pas en très haute estime, les jugeant extrêmement conservateurs et passéistes. De fait, les militaires n'ont pas apporté la preuve qu'ils étaient en mesure de tenir le pays, d'y rétablir la sécurité comme d'en gérer la situation politique. Ils naviguent plutôt à vue, comme en témoigne l'évolution de leur position à propos du Comité constituant. J'ai le sentiment que les Etats-Unis sont beaucoup plus inquiets depuis quelque temps qu'ils ne l'étaient au début des événements.

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