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Intervention de Laurent Laïk

Réunion du 14 décembre 2011 à 10h00
Commission des affaires sociales

Laurent Laïk, président du Comité national des entreprises d'insertion, CNEI :

Pour éviter les redites, nous avons décidé de nous partager un exposé qui vaudra pour tous.

On compte aujourd'hui 4,5 millions de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi, dont 1,7 million au chômage depuis plus de douze mois ; plus de 8 millions de Français sont sans emploi ou exercent une activité précaire, soit 13 % de la population active. Afin de combler les lacunes des politiques de l'emploi et, plus largement, de remédier au manque de liens avec les politiques sociales, des activités innovantes visant à favoriser l'accès ou le retour à l'emploi de personnes durablement éloignées du marché du travail ont vu le jour : c'est ce qu'on appelle « l'insertion par l'activité économique » (IAE). L'objectif est de favoriser, grâce à un accompagnement spécialisé, le retour progressif sur le marché du travail traditionnel – nos structures ne souhaitant pas susciter une économie parallèle destinée aux seules personnes précaires – d'un public composé à 80 % de personnes ayant un niveau de formation égal ou inférieur au certificat d'aptitude professionnelle (CAP) ou au brevet d'études professionnelles (BEP).

Le secteur regroupe plusieurs types de structures : chantiers d'insertion, entreprises d'insertion, entreprises de travail temporaire d'insertion, associations intermédiaires ; chacune s'adressant à des publics différents, elles sont complémentaires et travaillent de plus en plus ensemble. On estime aujourd'hui à 250 000 le nombre de personnes ainsi accompagnées.

Nous intervenons dans le secteur marchand, en fournissant des prestations et des produits « normaux », commercialisés au prix du marché et en concurrence avec les autres acteurs économiques, ainsi que dans le cadre de dispositifs du type chantiers d'insertion, situés hors du secteur marchand, qui visent à resocialiser et à remobiliser des personnes très éloignées de l'emploi.

Notre pays traversant actuellement une crise majeure, à la fois économique, financière et bancaire, nous souhaitons nous mobiliser collectivement, coordonner nos actions, et proposer à la Nation et à l'État des solutions afin de mieux accompagner ces publics et de renforcer la cohésion sociale. Un des moyens de résoudre les tensions dans les cités est, en effet, de donner à notre jeunesse du travail et des raisons d'espérer. Dans cette perspective, notre ambition est de passer de 250 000 à 500 000 emplois au sein de nos structures. Chacun des réseaux a son propre programme pour y parvenir, mais cela impose de réviser le modèle actuel, en particulier ses modalités de financement. Pour cela, nous avons besoin de décisions politiques et de projets ambitieux.

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