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Intervention de Serge Mostura

Réunion du 23 novembre 2011 à 10h30
Commission des affaires étrangères

Serge Mostura, directeur du Centre de crise du ministère des affaires étrangères et européennes :

Monsieur Janquin, les missions du Centre de crise sont très claires : sa vocation généraliste consiste à organiser, en cas de crise, le travail du cabinet et des autres directions du Quai d'Orsay ; de façon plus spécifique, il gère la sécurité des Français et les crises humanitaires. Par le passé, il a pu advenir qu'on demande plus de choses au Centre. Lorsque j'ai pris mes fonctions, un agent du service rédigeait ainsi un bulletin sur la crise économique. Aujourd'hui, nos actions sont dans le cadre : nous faisons nous-mêmes et nous faisons faire, c'est la logique du Centre de crise. Avec cinquante-six agents, nous nous situons entre la direction ANMO et celle d'Afrique. Nos cellules de crise sont composées d'agents d'autres directions du Quai d'Orsay, d'agents venus d'autres administrations et, parfois, de représentants des ONG ou du secteur privé. Nous ne faisons pas lorsque nous n'avons pas les compétences requises.

S'agit-il d'un nouveau modèle ou d'une exception ? Le temps ayant passé, je serais tenté de dire que nous sommes plutôt dans l'ordre du nouveau modèle. La commissaire européenne chargée de la gestion des crises à Bruxelles, Mme Georgieva, a d'ailleurs réformé son service en s'inspirant de l'organisation du Centre de crise, qui regroupe dans la même structure la gestion des crises consulaires intéressant la sécurité des ressortissants et des crises humanitaires. Les Britanniques sont également en train de se rapprocher de notre modèle.

S'agissant de ce que vous avez appelé un flottement de l'administration au Mali, j'ai un souvenir assez précis. Il faut distinguer flottement et temps mis à donner une réponse. On ne peut pas dire tout de go à un parlementaire en mission : n'y allez pas ! Il faut prendre le temps de la réflexion et de l'analyse. En l'occurrence, nous avons eu une discussion approfondie avec notre ambassade. Tout le Quai d'Orsay n'est pas en crise et le Centre de crise n'est sûrement pas tout le Quai d'Orsay. Notre travail, modeste et utile, consiste à organiser les choses. Tel n'était pas véritablement le cas auparavant. Sur nos missions en propre, nul ne nous dispute la compétence.

Monsieur Guibal, l'origine des informations est très diverse. Nous utilisons effectivement des informations de la DGSE. L'alerte que nous avions lancée au Mali était précisément liée à une information que nous avait passée la DGSE. Sur la Malaisie, votre description est très fidèle mais je n'aurai pas la même appréciation que vous. Oui, les gens parlent : le policier malais auquel le journaliste donnera un petit billet fournira des informations, qui seront vraies ou fausses. En tout état de cause, elles seront mises en ligne sur internet. La maman de la malheureuse jeune femme savait à quoi s'en tenir et nous lui avions expliqué que nous l'appellerions chaque fois que nous aurions des informations avérées. Dans un univers où l'information paraît immédiate, c'est un élément de complication mais c'est aussi tout le sens et tout l'intérêt du travail d'accompagnement des familles des victimes.

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