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Intervention de Philippe Cochet

Réunion du 23 novembre 2011 à 17h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Cochet, rapporteur :

Je suis rassuré par l'ensemble des interventions et je me félicite que nous nous accordions, avec des nuances marginales, sur le constat. Quant aux pistes proposées, je note avec satisfaction que les divergences sont mineures.

Une révolution culturelle de la part des entrepreneurs est nécessaire. L'export est souvent considéré comme un pis aller en temps de crise : la démarche est entreprise faute de demande intérieure puis abandonnée lorsque l'activité reprend. C'est une erreur qui est en partie à l'origine du mal.

M. Rochebloine, vous établissez un lien entre le déclin de la production et le déficit commercial qui ne me semble pas nécessairement avéré. L'exemple des Pays-Bas est à cet égard intéressant puisqu'ils exportent sans être dotés d'atouts industriels. La France a les moyens de retrouver des niveaux d'exportation satisfaisants. Elle doit pour cela développer l'export européen mais surtout conquérir les marchés émergents. Leur part dans nos exportations, de l'ordre de 20 à 25 %, est aujourd'hui insuffisante au regard de leur potentiel. La majorité de nos échanges restent intracommunautaires ce qui n'est pas en adéquation avec les réalités économiques.

Il est important d'insister sur le rôle d'Ubifrance. Les efforts de coordination ont permis d'en faire le vrai pilote de l'avion dont nous avons besoin. Il faut reconnaître que les initiatives à l'échelon territorial sont sympathiques mais contre-productives. La multiplication des acteurs est mal perçue par les interlocuteurs étrangers.

Je partage nombre d'autres remarques qui ont été faites. Je reviens sur le coût du travail qui est une question fondamentale, M. Loncle. Si les consommateurs acceptent de payer cher certains produits, c'est en raison de l'image qui s'y attache. Le label « Made in Germany » permet de facturer plus cher.

Le secteur automobile est une illustration de la nécessité de définir une vision stratégique. L'Allemagne s'appuie sur des entreprises familiales qui acceptent d'acheter à un coût plus élevé mais en conservant leur savoir-faire sur le sol national plutôt que de mener une politique d'achat au plus bas prix. A l'inverse de la France, la stratégie de ces entreprises repose sur une vision à moyen terme. De la même manière, le sous-traitant n'est pas considéré en Allemagne comme un ennemi alors qu'il peut l'être en France. Il faut encourager une évolution dans ce domaine.

Pour conclure, je me félicite que, malgré quelques divergences, le constat et la volonté de se retrousser les manches soient largement partagés. C'est un premier résultat satisfaisant de notre travail.

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