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Intervention de Olivier Klein

Réunion du 2 novembre 2011 à 17h00
Commission d'enquête sur les produits financiers à risque souscrits par les acteurs publics locaux

Olivier Klein, directeur général en charge de la banque commerciale et assurance du groupe BPCE :

En matière de taux, qu'ils soient fixes ou variables, la gestion du risque est indispensable. Il va de soi qu'emprunter à taux fixe revient à anticiper une augmentation des taux, et emprunter à taux variable, à anticiper une baisse. Dans les deux cas, il y a un risque. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il convient de mixer les deux types de taux au passif d'un bilan.

Les Caisses d'épargne structurent elles aussi les produits qu'elles souscrivent, même si elles le font différemment. L'épargne des clients sert à financer les crédits, mais elle n'est pas tout à fait suffisante : nous empruntons donc à taux fixe comme à taux variable, en passant éventuellement de l'un à l'autre, selon les anticipations, via des swaps etou limitant les risques avec des options telles que les caps et les floors. Nous procédons de la même façon pour nos placements. Certaines entités sont plus ou moins aptes à traiter de tels dossiers, selon leur degré de complexité et la compétence des équipes. Naturellement, il faut suivre ces produits.

On nous a parfois présenté des produits dont le niveau de complexité nous semblait trop élevé ; à cet égard, j'ai toujours recommandé à mes équipes de ne pas acheter des produits qu'elles ne comprennent pas.

À la fin des années soixante-dix et au début des années quatre-vingt, les taux, qui pouvaient atteindre 17 %, sont devenus plus volatils ; c'est alors que l'on a commencé à gérer ce risque.

Si l'on peut toujours se tromper dans les anticipations, chacun souhaitait, avant la crise, bénéficier de la baisse des taux. Les produits les plus sophistiqués, induisant le plus de risques, ont été conçus à la fin des années quatre-vingt-dix, pour répondre à la demande des emprunteurs de renégocier à la baisse des taux déjà très bas.

Comme je l'ai dit, seulement 0,6 % de nos clients, soit environ 150 sur 27 000, sont concernés par les produits hors charte Gissler. Nous ne les avons d'ailleurs commercialisés qu'en 2007 et 2008, avant d'arrêter dès que les conditions d'indexation sur le franc suisse sont apparues défavorables. Nous avons alors proposé des solutions de sortie aux clients concernés ; mais, dans un contexte de bonification des taux comprise dans ces produits, l'écoute a peut-être été moindre.

Certains produits structurés n'en demeurent pas moins de qualité ; il est normal, je le répète, de gérer les risques liés aux taux : c'est d'ailleurs ce qui a été enseigné au Centre national de la fonction publique territoriale. Des conseillers financiers ont sans doute, pour justifier leur emploi, cherché des produits sophistiqués, et peut-être les banques ont-elles proposé des produits qui l'étaient trop. En tout état de cause, il existait une émulation entre les collectivités locales pour emprunter moins cher, et ce via des emprunts qui pouvaient être tantôt fiables tantôt plus risqués.

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