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Intervention de Olivier Jardé

Réunion du 2 novembre 2011 à 9h30
Cessation de mandat et remplacement d'un député — Recherche et enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Jardé :

Monsieur le président, monsieur le ministre, la recherche et l'enseignement supérieur sont notre avenir. Bien former nos jeunes, c'est leur assurer un avenir professionnel. La recherche, c'est de la valeur ajoutée.

Le budget pour 2012 répond à cette demande et est en amélioration constante. Il est conforme aux engagements pris depuis cinq ans et s'inscrit dans le prolongement de la loi de 2006. N'oublions pas non plus le grand emprunt qui, pour les deux tiers, représente des investissements d'avenir pour la recherche.

S'agissant des personnels, leur nombre ne baisse pas. Cependant, monsieur le ministre, je souhaite appeler votre attention sur l'âge des enseignants et des enseignants-chercheurs : 40 % d'entre eux partiront à la retraite dans dix ans. Se pose donc un problème de recrutement. Comme beaucoup de pays occidentaux, nous avons du mal à recruter de jeunes scientifiques dans nos laboratoires.

S'agissant du CNRS, de l'INRA et du CEA, des réformes en profondeur ont été réalisées. Je me réjouis que des questions qui ont pu se poser, comme le maintien du CNRS en tant que tel, ne soient plus d'actualité. Cette grande institution s'est réorganisée autour d'une dizaine d'instituts, structures verticales ayant une vocation particulière et disposant d'une feuille de route. Nous le savons, monsieur le ministre, la recherche s'opère toujours à la jonction des domaines de connaissance : je rappelle que l'on n'avait pas prévu l'usage actuel de l'IRM et du laser. Le rapprochement entre les équipes de recherche s'est finalisé sous la forme d'alliances bénéfiques.

Comme mes prédécesseurs, j'insisterai sur l'intérêt du crédit d'impôt recherche, qui a permis de favoriser la recherche dans le secteur privé, car la recherche française, surtout fondamentale, est essentiellement publique. La possibilité de remboursement anticipé aux PME est donc une excellente chose.

Dans mon rapport, je me suis particulièrement intéressé aux pôles de recherche et d'enseignement supérieur, les PRES. Créés il y a cinq ans, il semble intéressant d'en faire une évaluation. Le PRES est-il une structure définitive ou intermédiaire, passagère ? Toujours est-il que certains PRES conduisent à des fusions comme à Bordeaux ou Aix-Marseille.

Les PRES ont pris en compte une spécificité française, qui, à long terme, peut représenter une force : la dichotomie entre l'université et les grandes écoles. Les secondes offrent d'excellentes formations professionnalisantes. Quant à l'université, elle est en charge de la recherche. Il ne faut sous-estimer ni l'une ni les autres. Conserver ces écoles professionnalisantes et y intégrer de la recherche est primordial, et les PRES le permettent. Depuis la loi de 2010, les PRES peuvent délivrer des diplômes, ce qui n'était possible, jusque-là, qu'aux universités.

Un PRES peut prendre la forme d'un établissement public ou d'une fondation de coopération scientifique. Le PRES Sorbonne Universités fonctionne très bien. Il regroupe plusieurs universités, notamment Pierre-et-Marie-Curie et le Muséum d'histoire naturelle. Les PRES permettent d'intégrer l'histoire de ces universités. N'oublions pas non plus des structures telles que les IDEX, les initiatives d'excellence.

Le PRES UniverSud constitué autour de l'université de Paris-Sud-Orsay est directement concerné par le projet du plateau de Saclay. Il y a des différences de budget considérables. Les moyens mis au service d'une mutualisation des établissements adhérents sont susceptibles de passer de quatre millions d'euros pour le PRES à un milliard d'euros pour le pôle d'excellence. Notons que sur le plateau de Saclay, il y a deux PRES, le PRES UniverSud-Paris et Paris Tech, ainsi que le projet IDEX.

La valorisation de la recherche publique – faiblesse de nos universités – n'avait pas été abordée directement dans la loi de 2006 qui créait les PRES. Faire du PRES, structure souple, le lieu de la valorisation me semble donc une excellente chose.

Je conclurai en citant le président du PRES de Sorbonne Universités, selon qui, pour les universités, « le bonheur est dans le PRES. » (Sourires.)

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