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Intervention de Antoine Jacob

Réunion du 12 octobre 2011 à 9h30
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Antoine Jacob, président du Club Biogaz :

Les secteurs de la restauration collective et de la grande et moyenne distribution (GMS) et de leurs sous-produits au sens large représentent un gisement potentiel de l'ordre de 35 millions de tonnes. A titre de comparaison, les effluents d'élevage produisent un tonnage de l'ordre de 22 millions.

Le retour au sol paraît la valorisation organique la plus naturelle. Pour y parvenir, deux solutions s'offrent à nous : soit la méthanisation, soit la dégradation sous forme de sous-produits gaziers ou d'électricité. La méthanisation peut également être utilisée pour valoriser les déchets ménagers et les déchets des exploitations agricoles. Les collectivités locales mettent au point des projets de taille importante qui, à l'instar de ce qui se pratique en Allemagne, permettent de valoriser des déchets verts ou issu du secteur agroalimentaire. L'échange « matière organique contre matière fertilisante » paraît voué à un avenir prometteur : il permet, par exemple, à des éleveurs de troquer du fumier contre de l'engrais azoté ou phosphoré ou de la matière organique, et de respecter ainsi le cycle naturel de production de fertilisants. Les plans d'épandage constituent également une solution intéressante.

La méthanisation permet d'enclencher un cercle vertueux, notamment du fait des émissions de gaz à effet de serre (GES) qui sont ainsi évitées. Elle ne fait que dégrader de la matière qui l'aurait été de toute façon, soit par compostage, soit par épandage en générant des émissions de GES. Les professionnels de la filière souhaitent évidemment que le mouvement enclenché prenne de l'ampleur, et, malgré les nouveaux tarifs de rachat et les décrets parus récemment, restent demandeurs d'aides complémentaires de la part de l'État pour assurer son développement.

En France, la valorisation des effluents agricoles représente 5 à 10 millions de tonnes équivalent pétrole par an, selon les estimations de certains bureaux d'étude. Malgré la lourdeur de la procédure de classement en ICPE, beaucoup de projets sont en cours… mais peu ont pu déboucher récemment, en raison notamment des difficultés éprouvées dans le bouclage de leur financement, lequel pourrait bénéficier du soutien des services de l'État – avec lesquels un nouveau dialogue s'impose.

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