Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de François Brottes

Réunion du 29 septembre 2011 à 9h30
Protection des consommateurs — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Brottes :

Quelles sont ces dépenses contraintes qui représenteraient, selon vous, « plus du tiers du budget des consommateurs » ? Ainsi, l'impression des Français serait fausse. Examinons donc quelques chiffres pour le vérifier : le logement représente en moyenne un quart du budget des ménages – et même la moitié pour les plus en difficulté – l'énergie 7 %, mais 45 % pour les précaires ; près de 4 millions de ménages ne peuvent plus se chauffer convenablement ; l'alimentation, c'est 15 à 20 % pour les plus démunis, la santé et les mutuelles 4 à 10 % : les Français qui ne se soignent plus sont de plus en plus nombreux.

Quant à l'emprunt, qui s'appelle parfois le crédit revolving, c'est un autre jeu de « massacre de vies », tant sont nombreux ceux qui ne se relèvent jamais de l'irresponsabilité des organismes prêteurs, qui profitent de la précarité subie. Le remboursement de ces emprunts fait partie de ce que vous avez osé appeler tout à l'heure les dépenses « indolores », car réalisées par prélèvement automatique. Or, rappelons-le, sur le million de Français surendettés, 80 % déclarent que leur endettement est dû aux dépenses de la vie courante : loyer, charges, alimentation, santé.

Les dépenses contraintes pèsent donc beaucoup plus que le tiers du budget des ménages, monsieur le secrétaire d'État. Alors, d'où vient cette fausse impression qui tromperait les Français ? Auraient-il besoin de lunettes ou de lentilles à bas coût pour s'apercevoir que, finalement, tout va bien ? Non, monsieur le secrétaire d'État. Les chiffres sont là, dans toute leur cruauté. S'il y a bien une illusion d'optique, ce ne sont pas les Français qui en sont victimes : vous avez l'impression qu'il n'y a pas de fièvre parce que, depuis 2007, vous avez cassé tous les thermomètres.

Celui de l'emploi, tout d'abord. Vous avez commencé par défiscaliser les heures supplémentaires. Cette véritable machine à détruire l'emploi, financée par des fonds publics, coûte au contribuable la bagatelle de 4 milliards d'euros par an. Puis vous avez créé l'« offre acceptable d'emploi » pour nettoyer les listes de chômeurs à bon compte. Enfin, vous avez lancé la privatisation du service public de l'emploi, en même temps que vous avez créé le « miracle » de l'auto-entrepreneur, qui, souvent, rime avec chômeur, mais un chômeur qui n'est ni indemnisé ni recensé.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion