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Intervention de Guillaume Pepy

Réunion du 28 septembre 2011 à 15h00
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Guillaume Pepy, président-directeur général de la SNCF :

Monsieur Paternotte, vous avez évoqué la difficulté de trouver des sillons entre le grand bassin parisien et l'Île-de-France. C'est en effet l'une des plus grandes difficultés auxquelles nous sommes confrontés. Nous devons y travailler, mais vous n'avez pas rêvé : il y a réellement un mur entre l'Île-de-France et les régions limitrophes en termes de sillons et de tarifs.

S'agissant des moyens humains, monsieur Duron, nous en avons longuement parlé avec Hubert du Mesnil, le cadencement cela coûte de l'argent dans un premier temps : vous détruisez nécessairement des enchaînements de conducteurs, de contrôleurs et de machines, et vous reportez la nuit des travaux qui se faisaient le jour, d'où un surcoût pour la collectivité. Nous avons estimé que le coût du cadencement à l'instant zéro était de l'ordre de 50 millions d'euros pour la SNCF et de 50 millions pour RFF. Mais dès que le cadencement sera fait, nous continuerons notre travail sur la dépense publique en rebâtissant des enchaînements aussi efficaces que les précédents. Au passage, la réforme se traduit par l'embauche, à la SNCF, d'une soixantaine de conducteurs supplémentaires à nombre de trains équivalent, parce que certains passages de relais sont devenus extrêmement tendus.

La ligne Caen-Le Mans-Tours est essentielle pour les usagers qui vont de région à région, car elle en traverse trois. Le service et les horaires ne sont pas formidables, c'est clair. Nous n'avons pas trouvé de solution idéale. Il faudrait une sorte d'entente interrégionale, car il y a des conflits d'intérêts.

Je terminerai par une considération d'ordre général. J'ai un peu d'ancienneté dans le métier et sans être terrifié, je suis inquiet. En France, nous n'avons jamais changé 80 % des horaires le même jour. Nous faisons d'ailleurs la comparaison avec le passage à l'euro ou à l'an 2000. Nous devons faire comprendre à nos compatriotes que les travaux, l'ouverture de lignes nouvelles, la clarification relèvent de l'intérêt général, mais que certains intérêts particuliers pourront en souffrir ici ou là. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, et les élus aussi, mais des problèmes se poseront inévitablement. Il faudra donc mettre en avant cette notion d'intérêt général et examiner les problèmes qui auraient été mal réglés.

Nous avons trois solutions à proposer. Premièrement, si un problème a mal été réglé cette année, nous devrons ensemble – élus, RFF, SNCF – remettre le travail sur le métier pour trouver une solution en 2013.

Ensuite, dans certains cas, il nous faudra, avec les élus, ici prévoir un taxi collectif pour tenir le cadencement parce qu'un arrêt de TER a sauté, ailleurs mettre un bus complémentaire, bref trouver des solutions de service public de dernière minute pour faire face à telle ou telle situation.

Enfin, nous nous sommes engagés, en cas de réelle détérioration, à voir avec les associations d'usagers quel geste commercial nous pourrions faire.

Mais nous insisterons sur un point : cette transformation fondamentale, qui se traduira par plus de trains, plus à l'heure et par une modernisation du réseau, va bien dans le sens de l'intérêt général, même si elle entraîne quelques frottements.

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