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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 27 septembre 2011 à 17h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

Je suis un peu étonné par l'attitude agressive de certains de nos collègues qui considèrent utile d'aller consulter le médecin à la seule condition de s'entendre dire qu'il n'y a pas de problème de santé. Depuis la LOLF, nous travaillons étroitement avec la Cour des comptes, ce dont nous nous félicitons, et la parole est libre pour tout le monde. Au nom de la séparation des pouvoirs, les magistrats financiers ont le droit de dire ce qu'ils pensent du fait des résultats de leurs investigations et il ne peut pas y avoir de subordination, même si l'actualité nous montre que, peut-être, il peut y avoir des tentations…

Revenons-en au rapport. Nous connaissons tous la réalité : nous savons que dans les commissariats, on dissuade le dépôt de plainte. Je recommande d'ailleurs à mes concitoyens d'écrire directement au procureur de la République qui a qualité pour enregistrer les plaintes. Mais ces plaintes directement déposées auprès des procureurs sont-elles comptabilisées ? Cela n'apparaît pas dans le rapport.

Je n'ai jamais considéré comme un délit, pour un étranger, d'être en situation irrégulière. Un braquage et le fait de ne pas avoir les bons papiers, ce n'est pas de même nature. M'étant rendu au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot, en vertu des pouvoirs qui sont conférés aux parlementaires, j'ai eu du mal à expliquer à un Tunisien pourquoi, malgré les changements d'alliance survenus entre le Président de la République et les autorités de son pays, il se trouvait en rétention.

Les propos tenus par certains de mes collègues contre les trente-cinq heures méritent une explication. Participant récemment à une protestation, en gare de Lyon, contre la fermeture par la SNCF d'une de ses agences, j'ai eu l'occasion de discuter avec des fonctionnaires de police, une tradition de ma formation politique étant de fraterniser avec les forces de répression… Nous avons évoqué par exemple les suppressions de postes ou les récupérations impossibles à prendre. La suppression des postes est bien postérieure à la mise en oeuvre des trente-cinq heures. Il faut arrêter de faire de l'archéologie politique : vous êtes au pouvoir depuis 2002 – d'ailleurs vous avez pu voir dimanche dernier que les Français commencent à trouver le temps long !

Je voudrais conclure en abordant la répartition des effectifs. Dans ma bonne ville de Montreuil, nous avons un policier pour 460 habitants. En revanche, dans une « réserve à bourgeois » qui n'est pas très éloignée, Le Raincy, on compte un policier pour 325 habitants. La Cour des comptes a certainement eu son attention attirée par ce type d'écart. En tirez-vous, M. le président, la même conclusion que moi : la protection des coffres-forts mérite plus de fonctionnaires que la protection des braves gens ?

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