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Intervention de Bernard Darniche

Réunion du 20 septembre 2011 à 14h00
Mission d'information relative à l'analyse des causes des accidents de la circulation et à la prévention routière

Bernard Darniche :

Oui, mais le sentiment d'injustice est légitime car trois peines se cumulent : le retrait de points, le paiement de l'amende et la nécessité de récupérer les points perdus. Tout cela pour des fautes commises, dans de nombreux cas, en raison d'une réglementation incompréhensible.

On sait que les parents échouent s'ils tentent de faire respecter à des enfants des règles qu'ils ne comprennent pas. Il en va de même avec les conducteurs : il faut garder un cadre logique et de bon sens.

Le résultat est que les conduites alcoolisées et les mauvais comportements passent à travers les mailles du filet, la police se consacrant à lutter contre les excès de vitesse.

La sécurité routière constitue pourtant un champ d'action où un Président de la République peut facilement réussir. Car il ne s'agit pas de fournir des réponses à des préoccupations politiques mais de résoudre des problèmes techniques portant, par exemple, sur la protection individuelle – utilisation de la ceinture de sécurité, installation d'un air bag – ou les infrastructures… Au lieu de cela, l'Etat s'est préoccupé de montrer son autorité en installant des radars automatiques.

Une fois le seuil des 4000 morts annuels atteint, il aurait fallu créer une agence consacrée non pas à la sécurité routière mais à la mobilité ; gérée par des techniciens, son rôle aurait été de proposer des règles pérennes. Mais la promesse a été faite de réduire le nombre de tués à 3000, ce qui n'est techniquement pas possible.

La multiplication des entraves envers des véhicules qui sont pourtant de plus en plus sécurisés – des milliards ont été dépensés pour protéger l'automobiliste à l'intérieur de son véhicule – ainsi que les carences que connaît le développement des transports en commun ont, en outre, eu pour effet d'encourager « le système démerde ». De nombreux usagers préfèrent se déplacer sur des deux-roues motorisés. Mais que se passera-t-il quand la part des deux roues dans la circulation passera de 2 % à 4 % ? Une catastrophe de santé publique, car la moto ne protège pas son conducteur en cas d'accident. On subira alors toutes les conséquences d'un système incohérent consistant à culpabiliser les conducteurs et à ne pas construire de parkings.

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