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Intervention de Jean Bardet

Réunion du 22 juin 2011 à 11h15
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Bardet :

Tout d'abord, je souhaiterais féliciter le rapporteur et le président pour le bon déroulement de cette mission. Cependant, nous avons entendu plus de non-dits que de dits, et j'ai posé de nombreuses questions qui malheureusement sont restées sans réponses. Je les mentionne dans ma contribution figurant en annexe du rapport.

J'aurais préféré qu'avant de proposer des transformations fondamentales du système de contrôle du médicament, on ait eu connaissance du nombre de morts, du nombre d'accidents imputables au Mediator, et que l'on ait dégagé les responsables de ce drame.

Les responsabilités sont en effet multiples. On peut citer celles des Laboratoires Servier, des médecins, des visiteurs médicaux. On jette l'opprobre sur ces derniers, comme le fait dans son nouveau rapport l'Inspection générale des affaires sociales. Il faudrait pourtant savoir ce que ces visiteurs médicaux disaient et pourquoi. Ces points n'ont pas été éclaircis par la mission.

Avant de changer un système qui a fait la preuve de son inefficacité, il faut se demander pourquoi ce système a été inefficace. Je pense que la responsabilité en incombe plus au laxisme des agences et à l'incohérence de leurs décisions qu'à l'organisation elle-même du système. À ces questions, il n'a pas été répondu.

On a beaucoup critiqué les experts. Pourtant, les experts compétents sont rares. Ce n'est pas parce qu'un expert a travaillé pour un laboratoire qu'il est « vendu » à ce dernier. Il existe un nombre important de molécules qui ont été étudiées par les laboratoires mais n'ont jamais été commercialisées par ceux-ci car les experts, payés par ces mêmes laboratoires, les ont jugées dangereuses ou inefficaces.

L'autorisation de mise sur le marché du Mediator a été – nous dit-on – modifiée durant ses trente années de commercialisation. C'est tout à fait vrai, mais ce n'est pas une exception. Cela a été le cas avec la ciclosporine, médicament permettant d'éviter des rejets en cas de greffes d'organes, qui était à l'origine un antibiotique et dont l'autorisation de mise sur le marché a été modifiée. Personne n'a rien trouvé à y redire. C'est également le cas du Viagra, qui était à l'origine un hypotenseur et dont l'autorisation de mise sur le marché a été modifiée pour les indications que tout le monde connaît.

Le rapport qui nous est présenté est très intéressant. Il donne des pistes de recherche ; il fournit des propositions auxquelles j'adhère. Cependant, je m'interroge toujours sur le drame du Mediator.

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