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Intervention de Mounir Fakhry Abdel Nour

Réunion du 7 juin 2011 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Mounir Fakhry Abdel Nour, ministre du tourisme de la République arabe d'égypte :

Le tourisme reprend effectivement : nous étions à moins 80 % en février, moins 60 % en mars et moins 35 % en avril. La courbe est donc ascendante. Lorsque je suis arrivé au ministère, le 21 février dernier, la très grande majorité des gouvernements du monde déconseillaient formellement à leurs ressortissants de se rendre en Égypte ; maintenant, ils les y encouragent. Je tiens à souligner que la sécurité, en Égypte, est totale. Malheureusement, cela n'est pas clairement perçu, alors même que, depuis le 25 janvier, pas un seul touriste n'a connu le moindre incident. La saison d'été sera ce qu'elle sera – l'été n'a jamais été le point fort du tourisme en Égypte - mais nous savons déjà que les Russes, les Ukrainiens, les Allemands et les Britanniques continueront de venir. De même, les ressortissants de certains pays arabes – Jordaniens, Koweïtiens et Saoudiens par exemple – viendront en force. Comme je vous l'ai dit, je vois l'avenir avec optimisme. L'année dernière, l'Égypte a accueilli 14,8 millions de touristes. Pour 2011, mes estimations, qui peuvent paraître ambitieuses, me font tabler sur 10,5 millions de touristes et peut-être 11 millions, ce qui n'est pas mal, compte tenu des pertes que nous avons enregistrées en début d'année.

Je reviens sur la situation des coptes. Il y avait un abcès ; cet abcès a été crevé, c'est déjà ça. Le problème est maintenant reconnu et débattu, et nous trouverons une solution à l'intérieur de la famille égyptienne. Coptes et musulmans ont vécu ensemble dans la paix pendant quatorze siècles ; ils vivront dans la paix quatorze autres siècles ! Je sais, pour avoir lu la presse française et européenne, l'intérêt que vous portez aux chrétiens du Moyen-Orient. Vous avez raison de vous intéresser à ce problème déchirant, à la situation des chrétiens d'Irak, de Palestine, du Liban et aussi de Syrie – un pays dans lequel ils sont passés, en peu d'années, de 26 % de la population à 8 % à peine, si forte a été l'émigration. Mais je ne pense pas qu'il faille mettre sur le même plan les chrétiens du Moyen-Orient et les coptes d'Égypte. Ces derniers sont pour la plupart des paysans, de ces fellahs qui n'émigreront jamais car ils resteront attachés à leur paroisse, à leur pope, celui dont ils baisent la main et qui est leur maître à penser.

Vous m'avez interrogé sur la politique de l'Égypte à propos de la Bande de Gaza. Permettez-moi de souligner que l'on ne fait pas la paix dans la misère. Il faut donc résoudre les problèmes économiques que connaissent tant les Palestiniens que les autres peuples de la région. Je reviens un instant sur les heurts interconfessionnels dont nous avons parlé : ils ont eu lieu à Imbaba, un quartier pauvre du Caire dans lequel les services publics sont pratiquement inexistants, et dans le village de Soul, où règnent la pauvreté et l'ignorance. Je le redis, on ne rapproche ni les peuples ni les citoyens de confessions différentes dans la misère.

En Libye, nous espérons un changement. Il faut que Kadhafi s'en aille !

J'ai entendu dire que le monde arabe serait intégriste. N'est-ce pas là une généralisation abusive ? Que l'on veuille bien penser au Maroc, au Liban ou à la Syrie : on peut parler de manque de démocratie, parfois de dictature, mais pas d'intégrisme !

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