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Intervention de Antoine Bouvier

Réunion du 18 mai 2011 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Antoine Bouvier, président-directeur général de MBDA :

L'intervention en Libye a confirmé la performance et la fiabilité de produits qui n'avaient pu être essayés sur un théâtre de guerre, de même que l'importance de la frappe dans la profondeur dans ce type de conflit. Qui aurait pu prévoir au début de 2011 que l'on pourrait aujourd'hui faire un premier bilan de l'emploi du SCALP ? Cela montre que les notions de surprise stratégique, de conflit de haute intensité, d'utilisation d'équipements sophistiqués complexes, peut-être moins mis en valeur dans les autres conflits en cours, retrouvent leur importance, ce qui nous conduit à relancer, dans un cadre franco-britannique, une réflexion sur l'avenir de la frappe dans la profondeur et sur un ensemble d'équipements de haute technologie.

À ce stade, nous avons des retours d'expérience excellents mais partiels de la marine, de l'armée de l'air et des forces britanniques. Nous avons prévu de nous revoir dans un deuxième temps, dans un cadre britannique et français, pour avoir un retour plus détaillé et pour tirer les leçons sur les équipements en cours et futurs. À cet égard, nous avons lancé après le sommet franco-britannique, une initiative commune sur la frappe dans la profondeur avec pour objectif de définir les grands contours du successeur du SCALP Storm Shadow ainsi peut-être que de l'Exocet et de technologies communes sur la frappe nucléaire aéroportée.

Les performances montrées par le Rafale et ses armements associés en Libye constituent en effet un facteur majeur pour leur exportation.

Concernant le risque politique, pour nous industriels de la défense, tout ce qui n'est pas autorisé de manière explicite et préalable est interdit, ces principes étant parfaitement légitimes. Nous intervenons dans ce cadre, en tant que bras industriel de la politique étrangère et de défense de la France. Il n'est pas d'action commerciale ou de partenariat qui n'ait été au préalable examiné avec les autorités compétentes. La coopération franco-britannique ne constituera pas un obstacle à ces principes.

Si la déclaration finale du sommet comporte des dispositions spécifiques sur la coopération dans le domaine des missiles, il est important que le traité général franco-britannique soit ratifié et que certains principes fondateurs soient ainsi confirmés. Je pense notamment à la mise en place de centres d'excellence, au support à la pérennité de la base industrielle et à la dépendance mutuelle.

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