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Intervention de Michel Diefenbacher

Réunion du 2 mai 2011 à 17h00
Attentat de marrakech — Débat et vote sur une déclaration du gouvernement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Diefenbacher :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, c'est un effort considérable qui est demandé à la France pour les années à venir. Cet effort est indispensable car ce qui est en cause, ce ne sont pas seulement des considérations comptables, mais aussi la crédibilité de la France, la confiance que doivent inspirer ses institutions, ses entreprises et tout simplement sa parole.

Je veux saluer la force de l'engagement du Président de la République et du Gouvernement sur la voie du rétablissement de nos comptes publics. Demandons-nous, au passage, ce que serait aujourd'hui le crédit de la France auprès de ses prêteurs si la révision générale des politiques publiques n'avait pas été entreprise dès 2007 et si la réforme des retraites n'avait pas été menée à bien l'an dernier.

On peut, bien entendu, porter sur les politiques qui ont été mises en oeuvre des appréciations différentes, et l'opposition est dans le rôle qui lui est traditionnellement dévolu lorsqu'elle critique et attaque ces politiques. Cependant, personne ne peut contester que c'est avec la plus grande fermeté que le Gouvernement s'est engagé sur le chemin exigeant qui doit conduire au rétablissement de nos comptes et à la restauration de la confiance, sans laquelle il ne peut y avoir de croissance.

Je ne crois pas qu'on puisse accuser le Gouvernement de faire preuve d'optimisme dans ses prévisions. L'OCDE ne vient-elle pas de valider, pour 2011, une perspective de croissance à 2 % ? Au demeurant, l'expérience nous montre que, dans notre famille politique, nous avons plus souvent péché par excès de prudence que par excès d'optimisme. Personne, me semble-t-il, surtout parmi les tenants de l'interventionnisme, ne saurait accepter que le rôle de l'État doive se limiter à prendre acte des prévisions des analystes et à accepter que les économies ne puissent pas prendre d'autre trajectoire que celle de leur évolution spontanée. Pour ma part, je souhaite au contraire soutenir le volontarisme dont fait preuve le Gouvernement, et je le ferai en votant sans réserves le programme de stabilité européen.

Je profite également de cette intervention pour insister sur un point certes évoqué dans le programme de stabilité et dans le programme national de réforme, mais qui revêt, me semble-t-il, une importance majeure : je veux parler de la situation de l'assurance maladie.

Ce débat est l'occasion de rappeler à nos concitoyens que le budget de la sécurité sociale pèse plus lourd que celui de l'État ; que la crise a profondément creusé le déficit du régime général, déficit dont le montant pour 2010 est aujourd'hui évalué à près de 24 milliards d'euros ; enfin, que c'est la branche assurance maladie qui a connu la plus forte dégradation, avec un déficit qui représente, à lui seul, la moitié du déficit total du régime général et 40 % de plus que la branche vieillesse.

Avec des hauts et des bas, cette situation remonte aux origines mêmes de la sécurité sociale. Nous sommes donc en présence d'un déficit structurel. La question qu'il faut dès lors se poser est celle de savoir si, maintenant que la réforme des retraites a fort heureusement été menée à bien, le moment ne serait pas venu d'engager une réflexion comparable sur le devenir de l'assurance maladie.

À mon avis, ce n'est pas parce que le déficit de 2010 est légèrement inférieur aux prévisions initiales que cette réflexion serait moins nécessaire.

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