Assurément ! Nous surveillons très attentivement les évolutions. Si l'inflation importée devait persister longtemps, il y aurait des risques sérieux d'inflation de second tour. Nous devons éviter ces risques afin d'atteindre notre objectif de stabilité des prix, propice à un climat de croissance.
En réponse à Nicolas Perruchot, qui nous a interrogés sur la poursuite de la hausse du coût des matières premières, je peux indiquer qu'une augmentation de 20 dollars du prix du baril de pétrole aurait un impact d'environ 0,1 point, selon nos modélisations. Nous devons donc rester extrêmement attentifs.
Le montant que nous avons retenu – 101 dollars – peut paraître très conservateur, mais je tiens à rappeler que c'est une estimation moyenne : nous avons déjà vu le prix du pétrole augmenter massivement et diminuer tout aussi brutalement. On observe aujourd'hui des réajustements quasi-automatiques, qui résultent de la rencontre de l'offre et de la demande, mais aussi des anticipations d'augmentation du prix, lesquelles conduisent en fait à une diminution de la demande. Des producteurs saoudiens ont ainsi constaté que leurs réserves, d'environ 3,5 millions de barils, n'ont pas été utilisées : du fait des inquiétudes liées à l'augmentation du prix, la demande s'est ajustée.