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Intervention de Nicolas Perruchot

Réunion du 19 avril 2011 à 16h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Perruchot :

Alors que le document opère des arbitrages en vue de respecter les objectifs fixés par les différents gouvernements de la zone euro, la poursuite de la hausse des matières premières n'est-elle pas susceptible de provoquer un dérapage ? Je pense notamment au prix du pétrole, qui pèse déjà sur la consommation des ménages et sur les marges des entreprises.

Certes, depuis quelques jours, les analystes sont d'accord pour minimiser ce risque. Toutefois, alors que le programme table sur un baril à 100 dollars d'ici à la fin de 2012, l'horizon est loin d'être dégagé.

La situation au Nigeria est préoccupante, après les émeutes meurtrières qui ont accueilli dans le nord du pays les résultats de l'élection présidentielle, la situation libyenne s'enlise, et c'est l'incertitude qui règne dans le golfe Persique. Même en cas de stabilisation prochaine, un écart de 20 % à 25 % entre le prix retenu et le prix constaté présenterait un risque réel de dérapage. Qu'en pensez-vous ?

L'évolution de la situation américaine est, elle aussi, préoccupante. La baisse de la note des États-Unis ne surprendra personne compte tenu de la réalité du budget américain. Certes, le dollar reste la monnaie de référence, ce qui permet aux États-Unis de donner le sentiment qu'ils peuvent juguler leur dette, mais l'absence de consensus politique ne laisse pas d'interroger. L'impossibilité pour le Président Obama de s'appuyer sur une majorité claire ajoute aux difficultés économiques. N'oublions pas que les Américains pèsent pour un quart dans le PIB mondial. Dans ces conditions, toute dégradation de leur note ou toute hausse des taux d'intérêts pourraient avoir des conséquences négatives.

Par ailleurs, l'impact budgétaire des opérations militaires en Libye a-t-il déjà été calculé, notamment en cas de poursuite du conflit ?

S'agissant des énergies renouvelables, l'État ouvre un chantier très important en matière d'éolien off shore de plusieurs milliards d'euros. Nous ne pourrons pas non plus échapper à un débat sur l'énergie nucléaire. Quel impact budgétaire pourrait avoir l'accélération de programmes existants ?

Les dépenses sociales ont pesé dans le budget de 2010 pour 496 milliards d'euros. Ces dépenses sont-elles toutes judicieusement ciblées ? Je ne le pense pas. La crise et nos engagements européens devraient nous conduire à nous interroger sur leur efficacité, d'autant que nous assistons à la paupérisation des classes moyennes. La France ne peut pas faire l'économie d'une réflexion de fond sur le coût des prestations sociales, alors même que l'action du FMI, dans les différents pays où il est intervenu récemment, les a prises pour première cible.

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