Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Bruno le Maire

Réunion du 14 avril 2011 à 9h30
Renforcement de la compétitivité de l'agriculture française — Discussion d'une proposition de loi

Bruno le Maire, ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire :

La compétitivité est également affaire de structuration des filières : on n'est pas compétitif quand on compte quatorze interprofessions viticoles dans le Languedoc-Roussillon, alors qu'il n'y en a qu'une au Chili ! Le fait que nous ayons ramené ces quatorze interprofessions à quatre – en attendant, je l'espère, de les ramener bientôt à une seule – doit nous permettre de gagner des parts de marché.

On n'est pas compétitif quand, dans l'élevage bovin, on laisse pendant des années treize intervenants négocier à l'exportation nos parts de marché avec la Russie et la Turquie. J'ai bataillé pendant un an, aux côtés de François Fillon, avant d'obtenir du gouvernement russe – en l'occurrence, de Vladimir Poutine lui-même – la levée de l'embargo sur la viande bovine française. Au bout d'un an, après de multiples déplacements à Moscou et des échanges répétés avec les services vétérinaires russes et mon homologue russe, nous avons obtenu la levée de l'embargo sur les importations françaises et une proposition de contrat portant sur mille têtes de bétail à destination de la Russie. Est-il normal qu'une fois cet accord obtenu, nous ne soyons pas capables de fournir les mille têtes de bétail, parce que notre système d'exportation des bovins n'est pas suffisamment structuré ? C'est un fait, nous avons des efforts à faire pour gagner des parts de marché à l'exportation, pour mieux structurer les filières et améliorer ainsi les capacités exportatrices françaises.

La compétitivité est une vraie bataille pour l'agriculture française, une bataille que nous devons gagner, que nous allons gagner. En effet, nous avons la plus belle agriculture d'Europe, et même du monde entier. Nous avons les plus beaux talents, le meilleur savoir-faire, des bêtes d'une qualité exceptionnelle. Le conseiller diplomatique de Mme Dilma Rousseff me disait à Brasilia, il y a quelques jours : « Mais comment faites-vous pour ne pas arriver à vendre votre viande, qui est la meilleure au monde ? » C'est tout simplement parce que nous n'avons pas su structurer les filières, prendre des parts de marché à l'exportation, organiser l'abattage de façon plus conquérante et plus compétitive.

Cette bataille se livrera sur plusieurs années, mais je suis persuadé que nous allons la remporter et que l'agriculture française en ressortira plus forte, avec des revenus meilleurs pour les paysans et la seule situation qui nous convienne : la première place à l'échelle européenne ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur de nombreux bancs du groupe NC.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion