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Intervention de Pierre Méhaignerie

Réunion du 30 mars 2011 à 15h00
Débat sur la mise en oeuvre de la loi relative à l'orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Méhaignerie, président de la commission des affaires sociales :

J'y ai beaucoup cru également parce que, il y a une quinzaine d'années, lors d'une visite dans un État américain, j'avais éprouvé une grande satisfaction en voyant des centaines de salariés – techniciens souhaitant devenir ingénieurs, ouvriers souhaitant devenir techniciens ou aides-soignantes souhaitant devenir infirmières – suivre des cours dans des universités et des collèges ouverts jusqu'à vingt-deux ou vingt-trois heures. Le samedi, c'étaient des milliers de voitures qui étaient garées sur les parkings des universités. Nous en sommes loin.

Mes collègues l'ont noté, le bilan est mitigé, pour ne pas dire plus. Il y a quelques années, le président d'une très grande entreprise américaine avait recommandé à des centaines d'investisseurs de ne surtout pas aller en France, car tout y était trop compliqué. Je crois que nous pourrions dire la même chose à propos de la formation professionnelle. La gouvernance n'est pas assurée, il y a plusieurs pilotes dans l'avion. Qui doit assurer le pilotage ? Faut-il le confier directement à la région ? Faut-il le reprendre au niveau de l'État ? Le Pôle emploi ne devrait-il jouer, au niveau du bassin d'emploi, un rôle important ?

Un de nos collègues a posé tout à l'heure une question au Gouvernement sur la bonne utilisation des 30 milliards d'euros consacrés à la formation professionnelle. Soyons modestes, il y aurait beaucoup d'efforts à faire pour rendre leur emploi efficace.

Dans ce bilan plus que mitigé, je relève trois nouvelles positives. Le financement des salariés au chômage partiel est en effet un élément très positif. Même si le montage des dossiers a parfois été difficile, demandant parfois plusieurs mois, entre les OPCA, la région, l'AFPA, les partenaires sociaux et l'État, les réussites dans ce domaine doivent être valorisées. Ensuite, les écoles de la deuxième chance sont un succès. Enfin, le début de regroupement des OPCA est à souligner. Nous devons rester optimistes.

Simplement, sur le terrain, j'ai demandé aux salariés et aux entreprises s'ils avaient constaté des changements. Je ne vous communiquerai pas leur réponse, car je suis d'un naturel optimiste, mais il me semble que plusieurs problèmes se posent, qui concernent le pilotage, la responsabilité, l'application du principe de subsidiarité et la valorisation des bonnes pratiques pour que ceux qui réussissent puissent être copiés par d'autres. Rien n'est perdu mais il reste beaucoup d'efforts à engager. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

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