Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jean-Louis Schilansky

Réunion du 23 mars 2011 à 10h15
Commission des affaires économiques

Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières :

Je ne peux pas répondre à cette question.

S'agissant de la part régionale de la TIPP, elle a bel et bien évolué dans un certain nombre de régions. Les montants que nous indiquons correspondent bien à la moyenne pondérée au 1er janvier. Par ailleurs, nous disons, non que l'augmentation du prix de l'essence est due à celle de la part régionale de la TIPP, mais que c'est l'un des facteurs qui y a contribué

Le peak oil, le moment après lequel la production de pétrole ne pourra que diminuer, s'éloigne sans cesse dans le temps. En effet, non seulement la consommation s'est relativement stabilisée, mais les découvertes ne cessent de se multiplier : elles concernent bien sûr les hydrocarbures de roche, mais aussi des gisements offshore – des prospections sont en cours au large du Brésil et de la Guyane. L'augmentation des prix a entraîné un renouvellement considérable de l'exploration pétrolière. Personne aujourd'hui n'est capable de calculer la date du « pic ». En 1970, on pouvait entendre que les ressources en pétrole seraient asséchées en 2001. Il n'y a pas si longtemps, nous estimions que nous disposions de trente années de réserves prouvées et de trente années de réserves probables, ce qui nous amenait aux années 2040 et 2070. Aujourd'hui, je ne suis pas capable de fixer une date, je peux juste dire que celle du peak oil s'est éloignée, sous l'effet de la stabilisation de la consommation mondiale, de l'intensité de l'activité d'exploration et de la permanence des découvertes.

À notre avis, la catastrophe japonaise aura probablement pour conséquence une augmentation de la consommation de gaz. Celui-ci sera l'énergie alternative pour la production d'électricité car on ne reviendra sans doute pas au fioul lourd. Dès lors, compte tenu d'une utilisation accrue du gaz, le prix de celui-ci devrait augmenter et les cours du marché spot devraient rattraper ceux de contrats à long terme.

Aucune raison ne justifie que le prix de l'essence et du gazole, issus du même baril, soient différents. Des études montrent une équivalence moyenne sur plusieurs années entre ces prix hors taxes. Certes, il existe des variations saisonnières ; si, à ce jour, le prix de l'essence hors taxe est légèrement moins élevé que celui du gazole, il le rejoindra au printemps quand les déplacements aux États-Unis deviendront plus nombreux. Globalement, la seule raison de la différence de prix à la pompe entre l'essence et le gazole tient au différentiel de TIPP.

En ce qui concerne les biocarburants, nous en incorporons actuellement près de 10 % dans l'essence et dans le gazole. Ils ont pour avantages majeurs d'être liquides et renouvelables. En revanche, leur intérêt environnemental est en question. Sur la base des technologies actuelles, ils sont aussi plus chers que les carburants issus de ressources fossiles, ce qui accroît d'autant le prix final du carburant. Enfin, certains d'entre eux sont en concurrence avec l'alimentaire. Nous disons donc oui à des biocarburants, mais de deuxième ou troisième génération, qui ne viendront pas en concurrence avec l'alimentaire.

Environ 500 stations services ferment chaque année. Ces fermetures sont dues aussi bien à des raisons économiques qu'à d'autres raisons comme l'absence de repreneur ou la nécessité de se conformer à de nouvelles normes environnementales. Le mouvement de fermeture est donc très largement inéluctable.

La France comptait beaucoup plus de stations que les autres pays européens. À l'heure actuelle, leur nombre au kilomètre carré y est toujours supérieur à celui de la Grande-Bretagne ou à celui de l'Allemagne : nous ne connaissons donc pas une « désertification » supérieure à celle des autres pays européens. En revanche, pour inquiétante qu'elle soit, la tendance est difficile à contrer. Le fait d'avoir retardé l'application de mesures environnementales donne certes une « bouffée d'air », mais il n'en reste pas moins que, pour lutter contre ce phénomène, il faudra faire preuve d'innovation : cela peut consister à installer des stations automatiques dans certaines zones.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion