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Intervention de Serge Grouard

Réunion du 24 mars 2011 à 15h00
Proposition de résolution sur le climat — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Grouard :

Ce qui compte, c'est ce que l'on rejette dans l'atmosphère, mais on pourrait prendre un tel paramètre, qui est intéressant, j'en conviens.

Tout cela pour dire, je le répète, que, lorsque nous parlons de la France, nous parlons d'un volume total qui est inférieur à l'augmentation du volume de la seule Chine. La Chine, qui est devenue le premier émetteur de gaz à effet de serre et notamment de CO2, était à 6,5 milliards de tonnes en 2008, devant les États-Unis, à 5,6, l'Union à vingt-sept, à 3,8, puis la Russie, l'Inde et le Japon. Ce sont des ordres de grandeur qui sont, je crois, utiles à notre débat.

Cela ne signifie certainement pas que, puisque nous émettons peu, nous pouvons continuer. En effet, au-delà de la réduction de nos émissions, il est essentiel d'entraîner l'ensemble de la communauté internationale. Nous l'avons d'ailleurs dit à Copenhague et à Cancùn notamment, il y a la valeur de l'exemple et l'effet d'entraînement, et nous y sommes évidemment extrêmement sensibles.

Où en est-on aujourd'hui ? Si j'essaie de m'extraire de la diatribe un peu politique ou politicienne – sur un tel sujet, nous devons faire preuve d'honnêteté intellectuelle – il y a deux visions des choses.

Selon la première, à court terme, la dynamique créée par le Grenelle a tendance à s'épuiser et nous sommes dans une phase de latence, parce que la dynamique ne peut pas s'auto-entraîner en permanence.

La seconde vision s'inscrit plus dans la logique de Fernand Braudel, grand historien, la logique du temps long : grâce à ce qui a été fait antérieurement et à la dynamique du Grenelle, on a créé une irréversibilité qui conduit à modifier totalement notre axe de consommation et de production, et l'on est bien engagé dans cette mutation de société.

Même si c'est forcément imparfait, comme étaient forcément imparfaites les premières lois sociales, j'ai la conviction que nous avons engagé cette irréversibilité et que notre responsabilité à présent est de maintenir le mouvement pour éviter d'éventuels retours en arrière. En tout état de cause, je pense que cette irréversibilité s'inscrit dans le temps long.

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