Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jean Auclair

Réunion du 24 mars 2011 à 9h30
Instauration d'un bouclier rural — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Auclair :

Pourtant, l'emploi public est bel et bien présent en Creuse, contrairement à ce qu'ils voudraient vous faire croire, puisque c'est le département qui affiche le taux d'emploi public le plus haut. Pourtant, le soutien de l'État ne manque pas, puisque le département bénéficie de 1 250 euros de dotation en moyenne par habitant, alors que la moyenne nationale est de 850.

Marc Laffineur l'a bien dit, cette année, grâce à la volonté du Président de la République et à l'action du Gouvernement, la péréquation en direction des départements les plus pauvres est en marche pour la Creuse, soit 8 millions d'euros supplémentaires, et 10 % de DETR. Ces 8 millions représentent quarante-huit points d'impôt.

Nous avons tout pour réussir, mais les difficultés de la Creuse, nous les devons aux élus socialistes de tous niveaux qui gouvernent ce département, rural s'il en est. Ils entretiennent la paupérisation uniquement à des fins électoralistes. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

Alors que font-ils de l'argent, me direz-vous ? Je vais vous livrer quelques exemples effarants.

Prenons l'internet haut débit. L'article 9 de la proposition de loi fixe une garantie d'un délai de dix ans pour permettre aux populations d'accéder aux technologies à très haut débit à des coûts d'usage identiques à ceux appliqués en ville.

Quand je lis une telle annonce, je sors de mes gonds ! Sachez qu'ils ont inventé en Creuse, voilà neuf ans, une usine à gaz technocratique nommée Dorsal. En 2002, l'idée était charmante, le résultat est aujourd'hui tout autre. Ce syndicat a englouti 45 millions d'euros d'argent public, pour n'avoir toujours que 20 % des foyers non connectés à deux mégas, dans le Limousin comme en Creuse.

Un scandale financier ! Grâce à eux, nous en sommes encore à l'heure de la locomotive à charbon de l'internet, et pas pour tous. Ce n'est pas mon collègue Vernier qui pourra me contredire, lui qui a été le premier président qui a mis Dorsal et Axione sur les rails.

Autre exemple : la couverture du département en téléphonie mobile est tout aussi catastrophique et je ne vous parle pas du réseau routier. Et le réseau routier, c'est le conseil général.

L'article 2 de votre loi aborde les problèmes de l'accès aux soins. Sachez que la Creuse ne participe financièrement à aucun projet de maison de santé, tout comme la région Limousin. Département et région ne proposent aucune bourse aux étudiants en médecine pour les inciter à s'installer. La raison en est simple : il est surtout et d'abord hors de question d'accompagner la politique gouvernementale. II s'agit uniquement de la combattre, et c'est ce qui transpire dans cette loi.

En Creuse, les élus socialistes voudraient faire croire que le développement local passe uniquement par l'emploi public. Ils n'ont pas compris que c'est le développement économique et les emplois privés qui permettent le maintien des services publics. C'est grave mais c'est hélas la réalité socialiste creusoise.

Autre exemple, la Creuse est couverte d'une médiathèque pharaonique, de musées où presque personne ne met les pieds. Le clou, le président du conseil général a préféré mettre trois millions d'euros dans un conservatoire de musique, qui est un outil purement élitiste, plutôt que de financer à hauteur de deux millions le maintien d'un abattoir avec soixante-dix emplois privés à la clé. Dans un département où il y a trois fois plus de bovins que d'habitants !

J'en passe et des meilleures, les élus socialistes de notre département vont même jusqu'à soutenir le barreau TGV Limoges-Poitiers.

S'il se construit, cette fois ce sera le bouquet : nous ne pourrons plus que venir ou partir de la Creuse en TER. Même l'ancien ministre socialiste André Chandernagor partage mon avis et considère que ce projet revient à se tirer une balle dans le pied ou à tuer la dernière gare de Creuse, La Souterraine.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion