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Intervention de Patrice Paoli

Réunion du 16 février 2011 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Patrice Paoli, directeur d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient du ministère des affaires étrangères et européennes :

Les entreprises françaises n'auront probablement pas à souffrir des bouleversements, car la présence économique ne dépend pas toujours du politique. Souvent, elles voudraient qu'on intervienne politiquement, alors que les contrats dépendent d'abord de leur compétitivité. Seule la vente d'un satellite ou d'un avion de combat, qui a trait à la souveraineté, concerne le pouvoir politique.

En Tunisie, on attend un appel d'air très important pour répondre à la demande en tourisme ou en investissements. Nous devrons envoyer un signal très fort. La semaine prochaine, la mission que Mme Lagarde et M. Wauquiez mèneront sur place permettra d'exprimer notre confiance dans la Tunisie de demain. La France est le premier investisseur, le premier acheteur, le premier vendeur et le premier fournisseur d'aide à la Tunisie, alors que les Britanniques, si prompts à donner des leçons, n'ont aucun intérêt sur place.

Notre pays sera un acteur majeur de la transition. Nous devrons faire preuve d'empathie et mobiliser les moyens dont nous disposons. Les entreprises joueront un rôle fondamental dans la région, où nos investisseurs sont plus présents que les commerçants. Les Français sont les premiers investisseurs étrangers en Syrie, en Jordanie et au Yémen, où Total est le premier acteur du projet gazier. Nous devons faire prévaloir nos intérêts. Nos entreprises devront également s'acquitter du travail de formation auquel elles se consacrent. La France est le premier employeur étranger au Maroc et en Tunisie.

Compte tenu de l'importance des enjeux, nous devons être vigilants, user de tous les moyens dont nous disposons, comme la caisse de l'UPM et les fonds multilatéraux, et encourager l'investissement dans les démocraties naissantes. Ce sont des marchés qu'il ne faut pas négliger. Nous l'avons dit, Denis Bauchard et moi-même, à la Chambre de commerce franco-arabe. À l'heure de la mondialisation, il n'y a pas de mauvais moment. Je regrette que nos entreprises ne soient pas suffisamment agressives dans le Golfe. Peut-être ne mesurent-elles pas le risque qu'il y a à arrêter la carte du monde à l'Iran en oubliant que la Chine, l'Inde ou l'Afrique du Sud investissent ces marchés.

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