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Intervention de André Chassaigne

Réunion du 9 mars 2011 à 15h00
Questions au gouvernement — Pacte de compétitivité

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Monsieur le Premier ministre, alors que les profits des grandes entreprises atteignent des sommets, vous êtes toujours le commis zélé de ceux qui veulent s'enrichir toujours plus (« Oh ! » sur de nombreux bancs du groupe UMP), et surtout sans risques pour leur portefeuille. Vous avez une alliée de choix en la personne de la Chancelière allemande, Mme Angela Merkel. Ce sera sans aucun doute encore le cas dans deux jours, lors du sommet des chefs d'État et de gouvernement de la zone euro ; au programme : un pacte de compétitivité censé éviter la répétition de crises financières... un pacte caché, révélé ce matin par L'Humanité, qui, vous le voyez, en a fait son titre. (« Ah ! » sur les bancs du groupe UMP.) Alors que les conséquences seront d'une extrême gravité pour le niveau de vie de nos concitoyens et encadreront nos choix nationaux, le Parlement est en effet tenu à l'écart.

Certes, une version allégée de ce document vient d'être dévoilée pour apaiser les critiques suscitées par le projet initial. Mais l'essentiel reste.

Il s'agit, tout d'abord, de « faire évoluer en ligne les coûts sur la productivité » par la « modération salariale », c'est-à-dire d'abolir l'indexation des salaires sur l'inflation et de rompre avec les négociations collectives. Est-ce que 7,8 millions de personnes vivant dans notre pays sous le seuil de pauvreté ne suffisent pas ?

Il s'agit aussi d'inscrire le plafonnement des déficits publics dans la Constitution, pour graver dans le marbre des limites aux dépenses sociales : bel artifice pour écraser les services publics sans en assumer la responsabilité directe ! Est-ce que vous pensez que le Parlement est un tel frein à la politique d'austérité qu'il faille le déposséder ?

Il s'agit enfin de définir au niveau européen un cadre commun pour lier l'âge de la retraite à l'évolution de la démographie, avec, en point de mire, la retraite à soixante-sept ans. Est-ce que vous ne pourriez pas plutôt initier une meilleure répartition des richesses et la contribution du capital au financement de notre système de protection sociale ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur de nombreux bancs du groupe SRC.)

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