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Intervention de François Godement

Réunion du 9 février 2011 à 10h30
Commission des affaires étrangères

François Godement, professeur des universités à l'Institut d'études politiques de Paris :

Il existe un programme appliqué de manière pragmatique : les réformes se font ville par ville, province par province - et les caisses de sécurité sociale se font souvent voler. On est, en Chine, pris dans une course de vitesse permanente entre la constitution d'un système social et une prodigieuse dissipation des ressources. En effet, le taux d'épargne est de 50 %, mais cette épargne, gérée par le système bancaire étatique, part en fumée dans des investissements sans retour pour ceux qui l'ont placé. La Chine n'est pas dans une trajectoire d'économie libérale, et le discours officiel porte sans cesse sur la nécessité de réduire la « fracture sociale » mais, quels que soient les efforts entrepris, les choses ne vont pas assez vite au regard de l'ampleur des problèmes et l'on peut prévoir des inégalités considérables.

S'agissant du rôle de l'Europe, ni Mme Merkel, ni M. Brown en son temps, ni M. Sarkozy - dirigeants des trois grands pays européens - n'ont rien obtenu des Chinois. Au moins chacun a-t-il compris qu'à faire cavalier seul, il n'arriverait à rien et l'on a amorcé une coordination européenne. Mais, outre que l'Union européenne est terriblement handicapée par la lenteur avec laquelle s'installe le Service européen pour l'action extérieure, ce tournant réaliste n'empêche pas la persistance de quelque naïveté à Bruxelles, puisque plus de la moitié de la délégation de l'Union européenne à Pékin continue de travailler à des programmes d'aide à la Chine.

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