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Intervention de Bernard Bigot

Réunion du 1er février 2011 à 17h15
Commission des affaires économiques

Bernard Bigot, administrateur général du Commissariat à l'énergie atomique, CEA :

C'est ainsi que nous avons acquis la maîtrise des technologies du silicium et que nous avons été le seul pays avec les États-Unis à avoir développé de manière autonome la technologie nucléaire.

La même logique de cohérence prévaut en ce qui concerne notre investissement dans le photovoltaïque. Le défi le plus important est ici celui de la durée des équipements – car une fois ceux-ci installés, l'économie est réelle. Le deuxième défi est celui du rendement ou de la performance, le troisième celui de la compétitivité économique. Il faut donc être extrêmement innovant. Sachez que le CEA détient quelques records mondiaux dans ce domaine !

La France doit impérativement développer les technologies solaires, à la fois pour son propre usage et pour conquérir des marchés extérieurs, condition de viabilité d'une industrie. Or aujourd'hui, le consommateur français subventionne à grand prix les productions chinoises – qui ne sont garanties que dix ans, contre trente pour les panneaux solaires produits en France, et dont les rendements sont bien inférieurs. On nage donc en pleine absurdité : les dispositifs de soutien ne profitent pas à notre industrie.

Ce serait pourtant simple. Lorsqu'on fait du solaire en France, le retour sur investissement CO2 est de trois ans. Je m'explique : pour produire un panneau solaire, il faut consommer de l'énergie – et donc dégager du CO2. Trois ans après, vous aurez produit suffisamment d'électricité propre pour compenser cette émission initiale. En Chine, ce retour sur investissement est de vingt-cinq ans. Lorsque vous installez en France un panneau solaire chinois garanti dix ans, vous produisez donc plus de CO2 que vous n'allez en éviter !

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