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Intervention de Isabelle Adenot

Réunion du 20 janvier 2011 à 9h30
Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Isabelle Adenot :

Je vous remercie de votre invitation, même s'il est toujours difficile, pour le président d'un ordre, garant de l'éthique professionnelle, de traiter d'un tel sujet, la fraude sociale. Mais je suis bien obligée de le dire : il y a des fraudes. Celles-ci sont commises soit par les professionnels, soit par les patients. Elles sont soit individuelles, soit collectives, lorsqu'il y a, par exemple, l'accord du prescripteur et du patient.

D'emblée, je tiens à vous préciser que le dossier pharmaceutique n'est pas en lui-même un outil de contrôle de la fraude. Il n'est pas obligatoire et n'est ouvert qu'avec l'accord du patient. Celui qui décide de frauder comprend d'ailleurs vite que le dossier pharmaceutique permet une certaine traçabilité, et le fait fermer immédiatement.

Ensuite, les pharmaciens sont soumis à une très forte pression de la part des patients. Cet été, j'ai moi-même été agressée physiquement dans ma pharmacie pour avoir refusé de délivrer un produit. Quand vous êtes dans une pharmacie, seule ou avec un personnel très souvent féminin, face à des personnes d'une rare agressivité, c'est une situation très difficile à vivre. Mes propres équipes ont été littéralement traumatisées par l'agression que j'ai subie, d'autant que mon agresseur se sert toujours à la pharmacie.

Pour autant, nous estimons que des solutions pourraient être mises en oeuvre pour diminuer sérieusement ces fraudes, tant celles des professionnels que celles des patients.

Les fraudes des professionnels consistent essentiellement à transformer les ordonnances, sans l'accord du prescripteur : le pharmacien modifie les posologies, ajoute des médicaments, prend des libertés avec les renouvellements.

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